Azzarello & Bermejo – Joker

Panini Comics, 128 pages.

Azzarello & Bermejo - JokerVO : idem. Un comics de Batman sans l’homme chauve-souris en couverture. Le Tigre ne peut laisser passer, surtout quand ça traite du pire ennemi du héros ! Histoire courte et sombre, offrant une philosophie de la ville de Gotham, rien à dire. Percutant et bon.

Il était une fois…

Le Joker sort de l’asile d’Arkham, et il est bien décidé à récupérer son empire illégal que ses mandants ne sont pas forcément disposés à lui rendre. Cette fois-ci on se suit pas vraiment le Joker, mais un de ses sous-fifres, quelqu’un qui à un moment charnière croit en lui et l’accompagne pour retrouver son trône. Quitte à perdre son âme.

Critique de Joker

Le Tigre n’a pas été déçu par l’achat de cette bande dessinée et tient à le faire savoir. Une histoire indépendante, où nul besoin de tout connaître l’intégralité de l’univers du Bat, c’est très plaisant. Les « connoisseurs » seront ravis de retrouver certains personnages de Gotham sous de nouveaux aspects.

Un Joker qui pour reprendre en main ses affaires utilise tout ce qui se fait de plus sombre, avec en prime le grain (le gros grain même) de folie aboutit à une histoire intéressante bien que linéaire et sans les surprises de dernières minutes propres au personnage. Quant au Batman, il fait juste une apparition sur une planche à la fin, comme pour rappeler que c’est bien lui l’antinomie du Joker.

En outre le dessin est assez génial, en adéquation avec le glauque de l’histoire mêlée d’un soupçon de psychose. Le faciès du Joker n’est ici pas sans rappeler l’acteur qui a joué dans le Dark Knight de Chrisopher Nolan. Bermejoker (facile) a fait du très bon boulot avec un trait pas si fin et des couleurs virant vers le cramoisi.

Bien sûr Le Tigre sait parfois critiquer : je m’attendais de la part du Joker à un peu plus de rebondissements, et à part quelques méthodes franchement douteuses (faire littéralement la peau d’un ennemi par exemple) on ne retrouve que trop peu son attirance de vide et la non logique de ses réactions. Car celui-ci veut retrouver sa propriété, alors que le Joker que je connais est plutôt du genre à tout détruire sans but précis.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

La folie du Joker entraînante, et le pauvre Jonny Frost est embarqué dans quelque chose où il n’en sortira pas indemne. Et c’est au cours de cette balade qu’il va nous donner son avis sur Gotham : ville gangrenée depuis toujours, le mal y habite peut être avant même sa construction. Le Joker n’est qu’un des symptômes, et rien ne semble pouvoir guérir la ville. Seul existe un Batman, qui fait ici l’effet d’un aspirine contre une tumeur du cerveau.

Il faut également saluer la propension outre atlantique à recréer un monde et une histoire en one-shot pour un personnage particulier. C’en est écœurant tellement à partir de héros sacralisés les Américains osent tout réessayer (rien à voir avec nos héros qui ne bougeront pas d’un iota). Du coup tous les personnages de l’univers Batman ont été réinventés au nom du réalisme de cette histoire : le Pingouin est un petit comptable de la pègre, Killer Croc n’est plus qu’un black sous stéroïdes ou Harley Quinn une stripteaseuse par exemple.

…à rapprocher de :

– Des mêmes amis, y’a Luthor qui mérite d’être lu – moindre claque ceci dit.

– Réinventer les personnages d’un univers, cette idée est assez bien poussée dans Superman : Red Son.

– Bermejo, en solo, a produit l’intéressant Batman : Noël.

– Si vous kiffez le Joker, il y a The Killing Joke d’Alan Moore. Écrit en 1988. Voire Le deuil de la famille (Snyder & Capullo). Moins bon hélas.

– Un méchant seul, c’est aussi La Splendeur du Pingouin. d’Hurwitz et Aaron. Correct.

Enfin, si vous n’avez pas de « librairie à BD » à proximité, vous pouvez trouver ce comics en ligne ici.

9 réflexions au sujet de « Azzarello & Bermejo – Joker »

  1. Ping : Azzarello & Bermejo – Luthor | Quand Le Tigre Lit

  2. Ping : Snyder & Capullo – Batman : Le deuil de la famille | Quand Le Tigre Lit

  3. Ping : Hurwitz & Aaron & Kudranski & Pearson – La Splendeur du Pingouin | Quand Le Tigre Lit

  4. Ping : Les Sutras du Tigre .64 : Gotham City est-elle si stupide ? | Quand Le Tigre Lit

  5. Ping : Moore & Bolland – Batman : The Killing Joke | Quand le tigre lit

  6. Ping : Lee Bermejo – Batman : Noël | Quand le tigre lit

  7. Ping : Dixon & Nolan – Batman : la revanche de Bane | Quand le tigre lit

  8. Ping : Winick & March – Catwoman : La règle du jeu 1 | Quand le tigre lit

  9. Scénariste de l’inégal 100 bullets, Azzarello livre sa version du Joker. Alors forcément c’est sombre et un peu catalogue par moment (on y retrouve bon nombre des bad guys de l’univers de batou) mais on reste avec une oeuvre séduisante par l’ambiance et par l’approche du thème de la folie. Mention spéciale à l’utilisation très fine du Cape Crusader.

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