David Gunn – Le Faucheur

Milady, 372 pages.

David Gunn - Le FaucheurVO : Death’s Head. Sous-titre : Les Aux’ Tome 1. Premier opus d’une vaillante série qui se lit avec les zygomatiques, entre science-fiction militaire et space opera. Un héros tout en muscle qui tire son épingle du jeu galactique, des missions toujours plus dangereuses pour le compte d’un empire démoniaque, pas très fin mais réjouissant.

Il était une fois…

Sven Tveskoeg n’est qu’humain à 98,2%, le reste lui permet de cicatriser à une vitesse record. Seul survivant d’une attaque (suivi d’un internement) chez les aliens « Ferox » avec qui il arrive à communiquer par télépathie, Sven attire l’œil de ses supérieurs et s’apprête à entrer dans le corps d’élite de l’empereur, les Faucheurs ! Pour cela, il va devoir effectuer une mission (un carnage en fait) sur une lointaine planète. La suite ne sera que sexe, sang et sueur dans un monde où les soldats ne sont que des pions. Sven s’en tape, il créé ses propres règles.

Critique du Faucheur

Quelle rigolade. Pas vraiment de la SF, car rien n’est vraiment sérieux ni réaliste dans la description de l’univers du héros, en revanche les scènes d’actions et tout ce qui les entoure sont plutôt bien rendues. David Gunn est parvenu à scotcher Le Tigre sur près de 400 pages avec son premier roman, chapeau.

Je vous présente rapidement l’auteur, qui a dû être un ex espion / militaire ayant sévi dans des théâtres d’opérations assez chauds. Britannique paranoïaque sur les bords, son héros (cf. infra) pourrait être une allégorie de lui-même, la déconne et le second degré en plus. Car le style, sec et rapide, ne s’attarde pas trop sur l’environnement. Plutôt les dialogues entre mâles alpha, quelques parties de jambes en l’air et des fusils laser utilisés en très grand nombre.

Ce premier opus introduit l’odyssée du héros, individu au premier abord bourrin mais qui a de la ressource intellectuelle. Quant au monde conté par Gunn, à mi-chemin entre le cyberpunk (pour l’avenir pessimiste et un peu foutoir) et le space opéra (ça voyage beaucoup), celui-ci se dévoile au fil des chapitres et devient de plus en plus complexe. De nombreuses péripéties, des rebondissements, un peu de réflexion, Gunn n’a rien inventé mais son adaptation de différents styles (du Richard Morgan en passant par San-Antonio) est quasiment parfaite.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Le sévèrement burné héros Sven. On pense rencontrer un combattant peu finaud qui par sa force, son instinct et d’autres capacités (qu’il ignorait parfois) se tire scandaleusement de situations inextricables. C’est du grand n’importe quoi ce baroudeur chanceux du futur. En fait le protagoniste a un instinct de survie plus que correct et réussit à faire intelligemment pencher toute balance en sa faveur. De survivant, il passe simple soldat, jusqu’à imposer une unité spéciale qui attire l’attention du grand chef. Je n’en dirai pas plus, on touche ici au deuxième tome.

Là où l’auteur s’est bien démerdé, c’est dans le « plantage de décor » de l’univers de Sven. Manœuvres politiciennes, guerres menées par un empire qui n’a aucun respect des populations civiles, embrigadement des soldats et l’émergence d’un chef,…c’est fort immersif au final.

Pour la petite histoire, le nom du personnage n’est pas sans rappeler le grand Sven Hassel (décédé en 2012 si je ne dis pas de conneries), écrivain danois qui a d’abord officié comme soldat dans une unité spéciale de la Wehrmacht. De ses expériences il a pondu La légion des damnés, pavé qui a eu son petit succès. Certes Le Tigre ne l’a pas lu, mais il semble bien que si vous prenez les péripéties de Hassel, et que vous les mélangez à la sauce SF en exacerbant la plupart des paramètres (l’empire, les intrigues, la folie,…), cela donne les titres de David Gunn.

…à rapprocher de :

– Des auteurs anonymes écrivant des ouvrages où se mêlent polar et espionnage, il y a James Church (Un mort à l’hôtel Koryo par exemple) ou Boston Teran (et son terrifiant Satan dans le désert).

– Halleluia, notre héros revient avec Offensif, suivi du Jour des damnés.

Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez ici trouver ce roman via Amazon.

7 réflexions au sujet de « David Gunn – Le Faucheur »

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