Alastair Reynolds – Galactic North

Ace, 384 pages.

Alastair Reynolds - Galactic NorthHuit nouvelles prenant place dans un des plus grands cycles de SF qui a fait mouiller Le Tigre, huit textes de taille (voire qualité) inégale mais dont certains envoient du très lourd en termes de narration. Du transhumanisme aux différents chemins que peuvent prendre une Humanité toute puissante (qui hélas va rencontrer plus forte qu’elle), y’a de quoi être scotché.

Il était une fois…

Ce recueil comprend Great Wall of Mars (très bonne entrée en matière) ; Glacial (dispensable) ; A Spy in Europa (assez bien foutu) ; Weather (mystérieux et fin triste), Dilation Sleep, Grafenwalder’s Bestiary, Nightingale et enfin Galactic North (le meilleur de la liste, sans aucun doute).

Critique de Galactic North

Presque dix textes, franchement Le Tigre ne compte pas se farcir un résumé pour chacun d’entre eux. Surtout que certains ont été lus il y a quelque temps déjà. En revanche, sur les deux-trois qui ont retenu mon attention, là je peux être intarissable. Notamment la première nouvelle, qui « pose » l’antagonisme entre les Conjoineurs (qui s’amusent à trifouiller dans le cerveau pour l’améliorer) et la Coalition de la pureté neurale, fermement décidée à faire du corps humain un sanctuaire.

Du coup, la plupart des scénarios de Reynolds tournent autour de ce conflit qui va lentement évoluer, notamment lorsqu’une menace plus grande apparaîtra. Cependant, l’intérêt de Galacic North réside en quelques découvertes et précisions qui sont précieuses pour comprendre l’univers général planté par l’auteur – à quoi ressemblait Galiana, fondatrice d’un mouvement, ou les débuts des simulations beta. Le fauve pense en particulier au dernier texte, qui a une curieuse résonance avec les « Greenfly » (pourtant décrits comme venant d’un univers parallèle) du dernier opus intitulé Le Gouffre de l’Absolution.

Malgré mon anglais de casserolle, je n’ai eu que peu de difficulté à comprendre les péripéties, même si je suppute que quelques finauderies de l’écrivain me sont passées au-dessus du ciboulot. De même, je ne saurais trop vous déconseiller d’attaquer ce truc sans avoir lu le Cycle principal, qui est génial. Car il est question de protagonistes, de technologies et de chronologie qu’il faut mieux bien avoir en tête.

Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)

Ce qui est constant, en hard SF mâtinée de planet-opera, est la guerre entre groupes à des échelles stratosphériques. Ici, il ne s’agit pas de luttes entre États ou groupes politiques, mais entre factions qui ont leur propre idée de l’Homme. D’un côté, la race des Conjoineurs (race, parce qu’ils perdent pas mal d’attributs humains) fait face à une coalition hétéroclite d’individus paniqués par les possibilités de la bio/nanatechnologie. Au milieu de tout ça, il y a les Démarchistes, groupe plus ou moins neutre qui va s’établir à Yellowstone, formidable ceinture d’astéroïdes qui a son importance dans le cycle.

Ce qui se joue dans ces histoires, ce n’est rien de moins que l’avenir de l’Humanité et quelle voie celle-ci va emprunter. Et, face à ces problématiques plutôt intimidantes, l’immensité du vide spatial et la solitude d’une poignée d’individus ajoutent un côté sombre, sinon gothique aux écrits de Reynolds. En sus, les protagonistes que le lecteur apprendra à connaître sont ceux qui font l’Histoire. Il n’est que rarement question du petit peuple, mais d’hommes et de femmes dont les aventures peuvent se dérouler sur des millénaires – cf. la dernière nouvelle.

…à rapprocher de :

– Comme je me tue à le répéter, ce recueil complète le Cycle des Inhibiteurs, somptueuse tétralogie avec les romans suivants : L’espace de la révélationLa Cité du Gouffre, L’Arche de la rédemption et enfin Le Gouffre de l’Absolution.

Diamond Dogs, Turquoise Days, deux autres textes pour en savoir plus sur ce monde. Quant à The Prefect, le lire ne vous apprendra rien de plus, si ce n’est que Reynolds a du talent.

– Pour des nouvelles qui aident à comprendre un complexe univers de SF, je vous renvoie vers A Second Chance at Eden, de Peter F. Hamilton sur la saga de l’Aube de la nuit.

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