Seuls romans de Farris lus par Le Tigre, cette trilogie m’avait ravi à l’époque. Pouvoirs surnaturels, agences et flics qui se tirent dans les pattes, politique du pire, tout ça à cause de quelques clampins possédant de terribles qualités (Pouvoir, Furie, Terreur,…). Trois opus conséquents mais relativement rapides à lire, trois polars qui cependant ne font pas vraiment frisonner.
Il était une fois…
Résumé de Furie
Le jeune Robin Sandza possède d’étranges pouvoirs, notamment celui de télékinésie. Retenu dans un institut spécialisé (un labo quoi) d’une inquiétante agence gouvernementale, il est porté disparu. Son père, Peter, n’y croit pas une seule seconde et va tout tenter pour récupérer son fiston. Et pour cela, on va chercher à le tuer. Aidé de Gillian Bellaver, jeune fille qui possède aussi certains dons (notamment la Furie), le père aux abois va faire des dégâts…
Résumé de Terreur
Eden Waring a des pouvoirs surpuissants, d’ailleurs pendant une remise de diplômes son intuition paranormale va en sauver plus d’un. A partir de là, le MORG (l’agence citée plus haut), qui a les mains libres et semble ne rendre de comptes à personne, va tout faire pour la récupérer. Le FBI se mêlant de l’histoire, seul Tom Sherard (son beau-père) pourra faire quelque chose pour elle. La guerre est totale, les grands moyens sont déployés.
Résumé de Pouvoir
Eden Waring a foutu un fabuleux daroi et tente de couleur une paisible retraite au Kenya. Toutefois son pouvoir (qui a quand même empêché un horrible attentat) est trop important pour qu’on puisse la laisser simplement tranquille… Un terrible ennemi est en effet dans le coin, la faisant souffrir, s’en prenant à son entourage,… Le combat est inévitable, et fera plus d’une étincelle.
Critique du Cycle des pouvoirs
Le jeune Tigre a été captivé par cette saga qui, je le pensais à l’époque, envoyait du très lourd. Notamment le premier opus (très novateur) qui a eu lors de sa publication (milieu années 70) un certain succès.
Fort de ce succès, John Farris a décidé, bien plus tard, de pondre deux autres titres reprenant là on avait fini, avec quelques protagonistes supplémentaires à « forts potentiels ». Il en ressort ainsi un triptyque relativement cohérent, même si le lecteur apercevra la différence de style et d’intrigues entre les titres : disons que l’auteur a progressivement sorti l’artillerie, comme désinhibé par les mœurs qui ont évolué et la littérature de ses contemporains depuis les eighties.
Les scénarios (ou scénarii, je sais plus quoi choisir) tournent constamment autour de ces humains pas comme les autres qui attirent des ambitieuses et peu scrupuleuses organisations. Attentats de partout, héros chassés (alors qu’ils ne demandent qu’à vivre en paix avec leur famille), combats titanesques, John se situe entre le techno-thriller, le roman fantastique et le vieux polar à l’américaine. Avec une psychologie assez poussée.
Bref, bonne base littéraire pour l’adolescent qui n’ose pas encore s’attaquer à un Stephen King ou à Dan Simmons. Parce qu’à part être pris par le suspense des titres, Le Tigre n’a jamais vu ses poils se hérisser en lisant le cycle des pouvoirs. Pour plus de 1.500 pages, bien que ça se lise plutôt vite (aération générale des ouvrages bienvenue), il y a mieux dans le genre.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le paranormal. Les individus rencontrés (le petit Robin, Gilian, Eden, Tom,…) ont quelques atouts fort sympathiques. Détruire le cerveau de quelqu’un à distance, faire graviter des objets, ultra voyance, ces manifestations sont plutôt bien décrites par le père John. Le Tigre a particulièrement apprécié le don d’ubiquité, en l’espèce Eden qui peut invoquer son doppelganger (un double) quand elle le souhaite. On a envie d’y croire parce que c’est teinté d’un certain réalisme (par exemple, puiser une source d’énergie comme la musique à fond les ballons).
Avec tous ces jolis gus, pas étonnant que ça cogite dans les grandes largeurs du côté des pouvoirs publics. Ceux-ci peuvent pas rester indifférents. Et leurs exécuteurs de basses œuvres y vont franco. Résultat de la peur inspirée par nos personnages principaux, ça complote pire que sous la 5ème République et ça défouraille à tout-va : escouades surentraînées, hélicos furtifs, armes nucléaires même. Hélas, si l’écrivain donne plus d’envergure à l’intrigue, j’ai été moyennement dans l’ambiance.
…à rapprocher de :
– Le premier tome, Furie, a été adapté par Brian de Palma au ciné dans les années 80.
– Dans la terreur, le diptyque de Simmons, L’échiquier du mal, me paraît plus dense et mieux écrit.
– Une catégorie d’humains dotés de pouvoirs psychiques, c’est la série Harbinger (premier tome, L’Éveil de l’Oméga, en lien).
– Des jeunes qui ont des pouvoirs qui font rêver, les méchants qui leur veulent du mal (notamment les agences secrètes), c’est la saga Max Overide de James Patterson. Pas terrible.
– Sur la proximité entre les gens « normaux » et ceux dotés de pouvoirs, on pense de suite aux X-men. BD, films, name it.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver cette saga en ligne: Furie, Terreur et Pouvoir.
La couverture et l’affiche, voilà qui est bien mystérieux. Digne du titre d’un Houellebecq même ! En fait Le Tigre s’intéresse ici à une inquiétante (







Excellent livre d’anticipation sociale signé Douglas Coupland, l’auteur du bien connu Génération X. En suivant une bande de geeks chargé de créer un jeu vidéo et ce sous la responsabilité d’un service marketing incompétent, l’auteur en profite pour se faire plaisir (et nous aussi) par le non respect des formats d’écriture. Jusqu’à l’absurde, ça se lit comme du petit lait.
Très court ouvrage du sieur Pennac, voici une bonne petite histoire sans prétention et qui se laisse lire. Légèreté, humour, Malaussène est contraint de raconter au Petit l’histoire du père de celui-ci. Le Tigre a passé un moment certes oubliable (au point de ne pas se souvenir du fin mot de l’histoire) mais réjouissant. Un titre parfait pour découvrir cet onirique auteur.
Sous-titre : Édition intégrale (Le Tigre fait rarement les choses à moitié). Offert de bon cœur, lu avec passion, cette BD ne pourra laisser personne indifférent. Récit dessiné d’un photographe qui suit une équipe de MSF en Afghanistan en 1986, le tout entrecoupé de clichés saisissants. Magnifique et parfois choquant.
VO : Il gioco. Enfin l’intégrale des quatre tomes du Déclic, de l’immense Milo Manara. Une idée ma foi originale, exploitée à fond pour quelques histoires coquines et savoureuses. A l’attention des plus de 16 ans au moins, les dessins sont explicites tout en laissant place à la suggestion. Un must.
L’intégrale ! Et oui, a p’u. Grand classique de l’humour noir francophone, ces quelques planches raviront le lecteur habitué aux gentils Spirou et Lagaffe. La couverture, avec l’avatar de l’auteur broyant du noir, est sans appel : poétiquement sombre, parfois dérangeant, faisant mouche plus que de raison, toujours drôle, bref incontournable.
VO : idem. Superbe. Presque un chef-d’œuvre. Livre original et traitant de sujets difficiles, voilà de quoi passer un excellent moment. Un homme à travers le Canada et les États-Unis à la recherche de la vérité, avec des révélations toujours plus troublantes. Poignant et humaniste comme on en lit rarement.
Sous-titre : Essai sur le masochisme occidental. Les enseignements de cet essai perdurent encore bien que lu il y a déjà quelque temps. L’Occident (la France notamment) qui s’auto-flagelle jusqu’à oublier l’essence même de ce qui a fait son succès, texte clair et captivant malgré quelques raccourcis sur la fin.
Un groupe mythique, de sublimes mélodies, Sébastien Michaud s’est attaqué à un gros poisson. Depeche Mode, ce sont les sons de plusieurs générations, et le biographe a réussi à faire court et agréable. Pas de grandes révélations, un essai au final assez objectif tout en étant passionnant. A lire autant qu’à écouter.
Bolano est un auteur sud-américain incontournable, toutefois je n’ai pu aller au-delà du tiers de ce titre. Le Tigre, encore une fois, a été trop gourmand. Grand, généreux, émouvant, parfois drôle, les qualités du roman sont indéniables, hélas insuffisamment pour rendre compte d’une époque que je ne maîtrise que trop mal.
N’espérez pas que Le Tigre lise Fifty Shades of Grey et vous le résume, les quelques retours reçus m’incitent à refuser à cette œuvre le titre de roman. Donc n’entrant dans aucune de mes catégories. Bien sûr, à l’instar de la Fontaine, dire « FSoG, je ne lirai pas de ta prose » est dangereux, et il y a fort à parier que si la chose traîne autour de mes pattes, je ne résisterai pas à la curiosité de le parcourir.