Nos deux horribles zigotos sont de retour, et ils ont décidé de foutre un bordel monstre dans les chaumières. Humour noir d’une rare violence (certains pourraient ne pas apprécier), c’est à se demander ce qu’il peut bien se passer dans la tête des auteurs. De très bons moments, toutefois l’effet de surprise du premier tome est désespérément absent.
Il était une fois…
Après un premier tome avec nos deux amis déguisés en docteurs, les voici de retour dans le même format habituel : courtes histoires (trois cases), chute finale désopilante, et humour aussi noir que le trou du cul du diable. Mais il subsiste une légère différence : Paf et Hencule ont revêtu les habits de Dame Justice et s’apprêtent à la sodomiser comme il se doit.
Critique de Paf et Hencule : 2 hommes en colère
C’est plutôt rare pour que je le dise : Le Tigre a guetté la sortie de ce second opus telle la proie dans la jungle. Et je n’ai sacrément pas été déçu – à deux trois choses près. Encore une fois, en quinze minutes c’est plié. Encore une fois, ça fait un euro la minute. Encore une fois, je ne l’ai pas regretté. J’ai même eu droit à une dédicace de très mauvais goût, remarquez ça aurait pu être pire…
Laissez-moi donc vous rappeler qui sont nos deux héros : imaginez Pif et Hercule qui font une énorme crise d’adolescence. Drogue, délinquance, études de médecine, l’avenir s’annonce assez dégueulasse (et hilarant) pour eux…..et leurs victim. Cette fois-ci, les personnages sont grimés en flics, juges, criminels, bref tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la loi.
Ensuite, le félin a cru dénoter une sensible amélioration concernant les illustrations. Je n’oserai pas parler de maturité, car ça reste dans l’ensemble brouillon et salement colorié (tons jaunâtres qui participent à un certain écœurement). Quant au texte, c’est toujours aussi surprenant, même si quelques thèmes (le nazisme, l’inceste) me paraissent revenir plus souvent qu’à leur tour. Alors les gars, on n’a pas l’impression de légèrement tourner en rond ?
Enfin, j’ai été relativement déçu de ne pas trouver, dans l’ouvrage, une BD à l’image de celle de Satin au Congo – à cause de laquelle j’avais dû changer de caleçon en plein milieu de la journée. A peine le lecteur aura droit à une présentation de la part de l’un de leur professeur de médecine, assez falote par rapport à ce qu’on était en droit d’espérer de Goupil Acnéide et Abraham Kadabra.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le décalage. Ce qui fait la puissance de ce genre d’humour est l’inattendu dans le morbide, à chaque fois c’est la dernière case qui produit une déflagration de mauvais goût – des trucs que Dieu Coluche n’aurait pas osé dire à la radio. Si vous rajoutez, comme tout humoriste qui se respecte, des références à des faits divers assez connus, alors c’est le banco. Mon petit préféré reste les flics épouvantés face au congélateur dans lequel gisent des bébés congelés : la mère a osé mettre des bouteilles de Saint-Émilion.
Encore une fois, la question suivante est toujours pendante : peut-on rire de tout ? Ce second tome tend à démontrer que oui, d’ailleurs c’est sur les sujets particulièrement sensibles que nos amis tapent en particulier : l’antisémitisme (c’est parfois faible hélas), les violences sexuelles ou encore la peine de mort. En vérité, leur humour réussit à court-circuiter la réaction de dégoût (qui est légitime, presque un réflexe) pour faire place à la méchanceté qui nous fait rire lorsqu’on voit quelqu’un se casser la gueule, avec brio, sur une plaque de verglas.
…à rapprocher de :
– Le premier tome, délicieux à souhait, s’intitule French Doctors (en lien). Rien à voir avec Médecins Sans Frontières. Loin de là.
– L’humour noir francophone, ce sont les Idées noires de Franquin. Indispensable. Version nordique, ça donne Et ça vous fait rire ?, d’Hugleikur Dagsson (presque plus vilain). Voire DJ set, du même gars.
Enfin, si votre librairie est fermée ou ne vend pas ce genre d’horreurs, vous pouvez trouver cet illustré en ligne ici.


VO : JLA Earth 2. Dans un monde parallèle sévissent des superhéros qui sont de parfaits salauds. Un seul homme lutte contre ce syndicat du crime, et il n’en peut plus. En faisant appel à la Ligue de Justice, ce sont deux univers qui vont entrer dans une brutale collision. Dessin fort à-propos mais dénouement vaseux, ça ne figure pas parmi les favoris du Tigre.
VO : Slayground. Dans ce quatrième tome des aventures dessinées du personnage de Donald Westlake, notre bon Parker se terre dans une île d’attraction avec un joli butin. Il est temps de se préparer contre la mafia qui veut récupérer, au nez et à la barbe des flics, la tune. Plus court que les tomes précédents, plus nerveux et violent, la profondeur (inexistante ici) du héros s’en ressent.
Le rock, les concerts, la drogue, le meurtre, les ringards. Lors d’une tournée, Suzanne, groupie d’une nuit, est retrouvée clamsée. Pour Dumbo aux airs d’Elephant Man, la vengeance a sonné. Et quand son chemin rencontrera celui d’une actrice en pleine pause, ça peut faire des étincelles. Chouette road movie aussi nerveux que court, ça se laisse lire – sans plus pour ma part.
VO : The Book of Genesis. Prenez les cinquante premiers chapitres de la Bible, et foutez-y un des plus grands auteurs de comics underground de tous les temps. Le résultat, surprenant, se laisse plutôt regarder…le dessin, excellent quoique grossier, ne parvient toutefois pas à rattraper un texte qui est décidément bien chiant.
VO : The Man in the High Castle. LE classique de Philip K. Dick, sans doute parce qu’il s’agit d’un titre plutôt aisé à lire. Peu de SF ou d’action, beaucoup d’uchronie post WWII et d’introspection, ce roman possède différents niveaux de lecture (que Le Tigre n’a pas forcément repérés). Pour ma part, ce n’est pas le titre le plus renversant de ma bibliothèque.
Sous-titre : Blake & Mortimer, tome 19 (et oui déjà). Le célèbre paléontologue à la recherche de l’origine de notre espèce, ça annonce du lourd non ? Hélas le dénouement, sans grande saveur, est éclipsé par une autre intrigue plus « fantastique ». Dessins gentillets et textes aussi fournis, ce tome semble être né déjà vieux.
Sous-titre : Liber Mundi, tome 1. Une affaire policière assez particulière qui se transforme, l’air de rien, en une brûlot littéraire d’une rare violence de la part d’un écrivain unique, il y a de quoi être scotché au roman – ou le lâcher sans regrets. Soit le lecteur accroche et adore, soit il déteste cordialement la prose résolument excessive (et quelque part révolutionnaire) de Dantec.
Le félin a encore perdu un pari. J’avais assuré être en mesure de lire un roman de lady Katherine Pancol sans vomir mon quatre heures. Hélas, dès le deuxième chapitre, j’ai eu comme des sueurs. Au quatrième, je régurgitais malgré moi un peu de bile. J’ai retapissé le sixième. Mon gage ? Raconter une mignonne féline blague vaguement urophile.
Sous-titre : Lefranc, tome 6. En visite dans le nord de l’Europe, le protagoniste principal et son compagnon se font pécho par une bande de mécréants sur le point de porter un coup fatal à une superpuissance. Mais sur ordre de qui ? – on ne le saura jamais. Illustrations correctes, dialogues passables, tout ceci est pas mal du tout, excellent même ! Dire que j’ai osé douter.
Dans le froid des murs d’une bibliothèque bien fournie, trois individus vont devoir décider quels bouquins préserver ou brûler. Ceci n’est pas vraiment un roman, plutôt une pièce de théâtre menée tambour battant. Cynisme, humour souvent noir, c’est loin d’être mon préféré à cause de dialogues extrêmement fatigants à la longue.