Sous-titre : meurtre en pays dogon. Direction le Mali, plus précisément chez les Dogons, peuple ici déroutant pour un enquêteur venu de Bamako. Konaté est un conteur de premier choix au style simple et enchanteur, et le voyageur Tigre qui n’a pourtant pas mis le pied dans ces contrées a dévoré en une petite journée ce titre.
Il était une fois…
Tout commence par un affront fait à un jeune homme par son meilleur ami. La seule solution qui semble se profiler est un combat à mort en haut de la falaise. Et ça ne se passe vraiment comme prévu. Ensuite, tout part en sucette : plusieurs individus décèdent de façon très bizarre, leurs corps dont le sang est noir sont retrouvés boursoufflés. Il est temps pour la capitale de dépêcher le commissaire Habib, accompagné de son inspecteur Sosso, afin de savoir ce qu’il en est. Sauf que la population dogon est loin d’etre coopérative…
Critique de L’empreinte du renard
Conseillé par un fervent lecteur du Tigre, j’étais d’autant plus disposé à lire Moussa Konaté que ma bibliothèque africaine est extrêmement pauvre. Et ce fut une expérience très satisfaisante, même si le début fut pour moi délicat. En effet, à l’instar des Immortels d’Amit Chaudhuri (cf. infra), j’ai eu le plus grand mal à savoir qui était qui. Et, plus important, si c’est une fille ou un garçon. Yadjè, Kansaya, Nèmègo, Yakomoro, Yalèmo, voilà des prénoms que le lecteur occidental mettra hélas un certain temps à s’approprier.
L’histoire prend un certain temps à s’animer, les chapitres assez courts et un nombre de protagonistes « stabilisé » aident à garder l’intérêt du lecteur éveillé. On pense que le commissaire et ses comparses mènent leur enquête tranquillement autour de Mopti, mais en trois-quatre jours c’est déjà bouclé ! Même si le modus operandi des meurtres, logique, m’a semblé plus que tirée par les cheveux. Sans spoiler, il sera, comme souvent, question de fric. Mais pas que…
Quant au style, je vais me permettre l’adjectif « rafraichissant » : l’écrivain malien ne s’embarrasse ni de savantes tournures de phrases, ni de termes pompeux. Il va droit au but, comme certains personnages rencontrés qui sont nettement plus funs que leurs homologues français. Néanmoins, de temps à autre, j’ai eu l’impression que certains passages laissaient une légère saveur de déjà-vu.
Au final, un bon petit (dans le sens de court) roman grâce auquel Tigre a appris pas mal de choses. En vrac : les croyances Dogon (Amma, la divination par les traces de pas des renards, d’où le titre), les antagonismes entre groupes (Musulmans, Peuls) ou encore quelques savantes techniques pour supprimer une personne…
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Comme l’annonce le quatrième de couverture, ce roman traite bien de la difficulté à concilier la modernité (l’occidentalisation depuis la colonisation en fait) et la tradition presque millénaire des Dogons. Le héros, Habib, représente le droit et la « standardisation » venant de la capitale, et malgré l’aide des autorités policières locales (notamment à Biandagara) il sent que le pays où il doit enquêter n’en a rien à foutre de son autorité. Comment alors faire respecter les lois du Mali ?
Pour cela, le protagoniste principal saura s’adresser avec toutes la finesse et la délicatesse nécessaires pour ne pas trop vite froisser. Mieux, il acceptera temporairement considérer l’univers onirique et mystérieux de ce peuple. Et ça devient alors très prenant, cette approche au sein d’un paradigme nouveau. Seulement, le dénouement laisse la place à la logique policière la plus basique, avec des motivations et des crimes qui n’ont plus rien de magiques. Le rideau tombe, en quelque sorte.
…à rapprocher de :
– La magie, la tradition millénaire, j’ai souvent pensé à Kangouroad Movie, de A.D.G. Polar plus dense en milieu aborigène.
– Les lois de l’État face aux us locaux, avec en sus la description d’un peuple opprimé, c’est Le sabot du diable, de Nunn.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce titre via Amazon ici.
Attention, petit bijou ! Un vrai de vrai, une pépite de mauvais goût qui est parvenue à presque tout foirer dans le domaine de la bande dessinée. Histoire improbable même si ça aurait pu être pire, illustrations qui piquent les yeux, en fait les mots me manquent. L’espiègle Lili est définitivement décédée avec cet opus, c’est bien dommage.
VO : Relentless. Catwoman Secret Files #1 et Catwoman #12-19. Je voulais tester s’il était possible d’apprécier un comics en prenant un tome au pif. Et bah oui, c’est drôlement bien pensé de la part des auteurs. Catwoman dans de sales draps et affaiblie (regardez rien que la couverture), c’est assez prenant et rondement mené. Hélas le dessin n’est pas vraiment mon style.
VO : idem. Encore une nouvelle de Lew Griffin, j’aurais sans doute dû me familiariser ailleurs avec le héros. Racisme ambiant, mafias locales impitoyables, bref la Nouvelle-Orléans comme on ne l’a jamais lue. Malgré un début stylistiquement inquiétant Tigre a été plutôt content en refermant ce bouquin.
Opus d’une belle série publiée au milieu des années 80, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié cette odyssée contemporaine.
VO : Batman: Hush. Batman #608-619. Pas mal du tout. Vraiment. En plus de présenter un nouveau personnage qui inquiète en plus d’avoir plein de vilaines idées derrière la tête, on en saura plus sur Bruce W. et une partie de son passé, et de son probable avenir avec la jolie Catwoman. Illustrations comme je les aime, rien à redire dans l’ensemble.
« Almighty Tiger, j’ai un aveu à te faire. J’ai produit la plus belle bouse d’adaptation cinématographique depuis les Batman de Schumacher des années 90. En même temps, avec votre héros frenchy totally asexué, je n’avais aucune envie de lire ses albums. Tu pourrais me signaler la dizaine que je ne dois pas rater ? Cheers mate. Steven S. »
VF : Damnés. Tigre achète du Chuck P. comme mamie Bettencourt signait des chèques. Les yeux fermés. Peut-être que j’aurais du en ouvrir un, car j’ai été un poil déçu. La petite Madison Spencer qui débarque en enfer et y fout un joli petit daroi, c’est certes ingénieux, toutefois quelques pages me sont passées au-dessus de la crinière.
Opus d’une belle série publiée au milieu des années 80, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié cette odyssée contemporaine.
Court roman numérique d’une cinquantaine de pages, c’est la petite cerise sur le gâteau des titres numériques proposés par l’éditeur. Spectateur, le protagoniste l’est incontestablement. Mais aussi acteur plus ou moins engagé de sa propre déchéance, d’une vie que peu envieraient. Acide, drôle, bien écrit, on en redemanderait.
Court roman (ou grosse nouvelle, au choix) de l’auteur français alors au faîte de sa puissance, l’histoire du petit Oscar mourant et de Mamie Rose qui va l’aider à accueillir la mort avec le sourire m’a profondément ému. Efficace, poétique, touchant, pas trop naïf, les qualificatifs peuvent manquer pour décrire ce rapide instant de lecture.
VO : Dry [à sec, en quelque sorte]. Une excellente surprise, cette histoire d’un alcoolique notoire en plein repentir. New-York City gay et excessive, le monde de la publicité, l’aspect autobiographique de Déboire n’empêche nullement l’auteur de livrer des passages très marrants. En moins de 350 pages, il n’y a pas de quoi se plaindre.