VO : The Doll’s House. Deuxième tome de la fameuse saga des Éternels, Neil Gaiman nous offre une suite tout à fait sympathique. Dream, emprisonné comme expliqué au premier tome, doit remettre un peu d’ordre dans son univers. Une histoire qui touche un peu plus que d’habitude le monde réel (thèmes assez durs parfois), mélangée avec réussite au monde déjanté de l’auteur. Un must.
Il était une fois…
Donc Dream doit remettre en place son monde, en faisant l’inventaire il semble que deux démons aient disparus. Ceux-ci ont emprisonné les rêves d’un enfant, ce dernier maltraité par un couple. La sœur du garçon, à sa recherche, va en Angleterre découvrir ses origines et être embarquée dans une aventure mêlant tueurs en série, dérèglement généralisé du monde des rêves et tutti quanti.
Critique de Sandman : la maison de poupée
Assez difficile de résumer un tel ouvrage, ça part réellement dans tous les sens. Tout ce que Le Tigre en retient est une grandiose épopée pour la stabilisation du monde des rêves, épopée non sans sacrifices assez délicats. J’ai lu ce tome bien après d’autres qui suivent, et aucunement je n’ai été largué, ce qui est très fort de la part de Gaiman.
L’auteur est excellent dans le métier de conteur, le prologue est une fable magnifique sur l’amour, et illustre l’art de la transmission orale des légendes au sein des peuples primitifs. Concernant une époque plus récente, l’exposé d’une version un peu plus dure du « chaperon rouge » émeut.
Tome un peu plus sombre à mon avis, disons que l’environnement autour de l’héroïne n’est pas joli-joli : des tueurs en série se réunissant à un congrès (la leçon que leur donnera Dream est bienvenue), la mort nécessaire d’une femme-vortex mettant en danger le monde des rêves, la terrible maltraitance infligée à un enfant par exemple. Quant à la fin, tout semble rentrer dans l’ordre, et pour la première fois on voit Dream émettre un sérieux avertissement à une de ses sœurs.
Quant au dessin, pour une fois rien à dire. Tout se tient plutôt bien même. Peu de longueurs, ces 200 pages sont agréablement dosées, rien ne semble en trop ni manque. Excellent opus, rien à dire sinon le lire.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Trop de thèmes, d’histoires différentes qui se réunissent pour un dénouement assez radical. Prenons ceux qui m’ont touché :
Un des chapitres est consacré à la vie éternelle, et est originalement traité. Un homme se voit offrir l’éternité, et Dream tous les cent ans lui rend visite pour recueillir ses impressions. Or le vieil homme ne semble pas si sage, ni capable d’apprendre de ses siècles d’existence. Sa vie est faite de hauts et de bas, des bas surtout quand il n’est pas capable de prendre une autre identité (celle de son fils par exemple) et reste trop longtemps au même endroit.
La folie des tueurs en série, Gaiman offre un petit aperçu de ce qui peut bien se passer dans leurs têtes. L’esprit de collection, les traumatismes infantiles récurrents chez ces personnes, la manipulation extrême dont ils font montre, le manque total d’empathie et de remords. En BD c’est ici très bien rendu, surtout quand Gaiman apporte sa touche personnelle : un des tueurs ne serait que l’expression d’un cauchemar créé par Dream, à savoir la peur originelle du noir, qui prend ici la forme d’un beau gosse qui a des bouches édentées à la place des yeux.
Plus généralement, le lecteur trouve quelques exemples de cas où la réalité semble si foireuse que l’individu se refuge dans son monde, ici ses rêves. Une des trames de l’ouvrage est même l’exploitation de cette tendance par deux monstres qui parviennent à écarter un enfant du monde des rêves en lui créant un ersatz assez convainquant. A l’inverse, la réunion de tous les rêves en un immense songe, risque qu’une femme porte en elle, est encore plus terrible : on apprend au détour d’une phrase que ça a déjà eu lieu dans un autre univers, et tous ses membres se sont perdus dans cet espace onirique.
…à rapprocher de :
– Sur les autres Sandman lus par Le Tigre et résumés sur QLTL, en vrac il y en a ici, là, encore ici ou de ce côté.
– Sur les psychopathes, j’ai retrouvé un peu de Keith Ablow dans la justesse du pronostic.
VO : A Game of You. Tome 5 du sieur Gaiman, Le Tigre continue sa glorieuse lancée dans le monde de Sandman. Ici le titre est intéressant, l’histoire semble un peu plus « classique » que d’habitude pour un résultat au final un peu décevant. A lire sans doute pour les inconditionnels, chemin peut être allègrement passé pour les autres.
VO : The Forever War. On a conseillé au Tigre de lire ce petit livre de SF, petit car en moins de 300 pages seul Asimov peut faire mieux pour aussi court.Et ça se lit très bien et en plus provoque des réflexions sur l’avenir de l’Humanité assez poussées. Plus que tout, on s’aperçoit rapidement les séries ou films de nos jours n’ont rien inventé. Tout est là.
VO : The Demolished Man. Premier livre de Bester lu, dans le cadre d’un doublé de cet auteur dont le 4ème de couv’ ne dit que du bien. Il fallait vérifier ça dans la mesure où j’ignorais tout de l’écrivain. Et je n’ai pas été déçu, loin de là. Pas étonnant qu’il n’ait écrit que quelques ouvrages, tellement il a usé d’idées ingénieuses dans celui-ci.
Adaptation d’une nouvelle de Lovecraft que Le Tigre n’a pas lue, c’est avec délectation que je me suis plongé dans cette petite bande dessinée. Et j’ai bien l’impression que le texte de Lovecraft a été bien respecté. Roman (graphique) d’aventures et de science-fiction, c’est à se demander si cette BD peut même nous empêcher de lire l’original.
VO : Castle Waiting. Sur le conseil d’une connaissance, Le Tigre s’est procuré Château l’Attente, tome 1. Titre bizarre, et histoire qui ne l’est pas moins. Près de 500 pages plus loin, il faut avouer qu’il y a du travail sérieux qui a été fourni : c’est un ouvrage bien sous tout rapport, sans réelle envergure mais plaisant. Comme on dit, rapport qualité / prix convenable.
VO : The Black Mirror. Une saga très sombre, quelques dessins assez choquants, une tension psychologique poussée, un vrai régal. Même s’il faut se faire au contexte particulier des protagonistes, où Batman n’est pas vraiment celui que le lecteur lambda connaît, ces deux tomes se lisent d’une traite et apportent une profondeur tragique de plus aux protagonistes.
VO : idem. Un comics de Batman sans l’homme chauve-souris en couverture. Le Tigre ne peut laisser passer, surtout quand ça traite du pire ennemi du héros ! Histoire courte et sombre, offrant une philosophie de la ville de Gotham, rien à dire. Percutant et bon.
Il y a des romans courts qui sont des vraies oasis de petite rigolade, malgré une trame de fond un peu poussive. En moins bien en fait partie, où tout n’est excès, improbabilité et médiocrité savante. Un pélican con, des bungalows décrépis, un teuton qui tourne en rond, une lune de miel foireuse, une fin cataclysmique, on est bien dans le irgendwas.
VO : Tapping the Source. Premier roman de Kem Nunn, auteur porté sur le surf s’il en est. La photo de garde du roman est bien choisie : au-delà de la qualité de l’image, avec un filtre tirant sur le violet (couleur ici du désespoir), c’est un homme seul dans sa quête que le lecteur s’apprête à lire. Écrit en 1984, traduit tardivement hélas. Mais rien n’a vieilli. Un bel ouvrage, où on est loin de l’image idyllique du surf en général.
Ha ha ! C’est non sans fierté mêlée de souffrances indicibles que Le Tigre a lu TOUT le roman. Et dès que celui-ci est sorti, le gros format qui fait un peu mal à la tête. Evènement de la rentrée littéraire de 2006, offert à noël, le piège : il fallait absolument le lire. Cinq ans après, le verdict (qui n’a pas changé). Un grand roman, trop complexe pour en comprendre, à mon niveau, les subtilités.
7ème tome de la saga, read in English please ! Ayant pas trouvé l’équivalent français, Le Tigre, armé de son courage et de quelques pounds en poche s’est risqué à le lire dans la langue originale. Et les traductions françaises tiennent bien la route en général. Quant à cet opus, c’est loin d’être le meilleur lu. Hélas.