Ce site a environ dix mois, et déjà 500 articles bien dodus. Soit deux par jour ouvré en moyenne. Stakhanov en personne avalant dix gélules de caféine et s’injectant trois litres de speed n’y arriverait pas. Il a essayé d’ailleurs, et en est mort. Après le bilan de compétences du 200ème billet, voici le deuxième rendez-vous chronologique du Tigre.
État de Quand Le Tigre Lit avec ses 500 billets
Dix mois, un demi millier de billets, je reconnais que c’est beaucoup trop. Pour les pauvres qui se sont inscrits pour recevoir les articles par courriel, plus d’un mail du majestueux tigris a dû atterrir, naturellement, dans la boîte à pourriels. Mais je souhaitais avant tout mettre en place le fameux « effet cliquet » à partir duquel le site commence à moins ressembler à un skyblog de jeune conne. A partir de 1.000 peut-être me prendra-t-on au sérieux, et à 2.000 je ferai sans doute peur…
Concernant d’autres chiffres, si jusqu’à fin 2012 j’étais à environ 150 pages vues par jour, je tourne aujourd’hui à plus de 300 en moyenne. Avec toujours plus de livres résumés, les triviales statistiques peuvent expliquer ce chiffre. Je suis encore bien loin du petit millier, eldorado que je me suis fixé depuis qu’une femme travaillant au sein d’une maison d’édition (dont je tairais le nom) m’a expliqué, tout en me faisant signe d’un geste négligent de la main de ne pas rester dans son champ de vision : « Écoute mon petit, tu te permettras de me parler lorsque tu auras au moins 30.000 pages vues par mois ».
Au-delà de ces petits instants de délicieux échanges avec quelques éditeurs, Tigre va faire dans le rapide commentaire chronologique : je vais rappeler ce qui m’est arrivé depuis début 2013 avant de se projeter, sirènes hurlantes, vers le reste de cette pétillante année. Sachez juste qu’avec 500 billets, je me suis occupé d’environ 20% de la masse littéraire « critiquable » qui traîne dans ma bibliothèque physique (qui grossit de jour en jour en plus).
Ce qui est arrivé sur ce site lors des six derniers mois
D’emblée, considérant le glorieux site, dès janvier 2013 Le Tigre a créé sa page facebook (que vous DEVEZ liker ici). Cela me permet de poster de fabuleuses photos à peine retouchées pour annoncer quelques billets publiés ou des bons mots (forcément douteux) qui me viennent à l’esprit. Le compte twitter a très peu de tweets et d’abonnés, ce n’est pas un média optimal (trop d’instantanéité) et que Le Tigre ne maîtrise guère.
Ensuite, sur la structure du site, j’ai décidé de mettre en ligne une partie des romans numériques libres de droit que je possède. Cette page porte le doux nom d’Ebooks gratuits. Si ces messieurs de l’Académie française veulent me signaler que cet anglicisme n’est pas du meilleur genre, je sais que le terme correct est « livres numériques ». Seulement en titre de pages ça faisait trop long. Une nouvelle catégorie, centrée sur le dessin, est également née. Ça me permet de sortir du monde des livres (sans m’en éloigner vraiment) en plus de proposer aux lecteurs de m’envoyer leurs croquis.
Enfin, sur les « relations extérieures » de QLTL, de plus en plus d’éditeurs proposent d’envoyer au royal félin leurs dernières publications. Une page leur a été dédiée, autant pour les remercier que présenter au lecteur les conflits d’intérêts latents qui me collent au derrière. Et si c’est l’auteur en personne qui me fait l’honneur d’envoyer son dernier né, je le signale. Car il ne faut en aucun cas plaisanter avec une certaine idée que je me fais de la déontologie du blogueur. Tigre a également mis en place une modeste blogroll.
Pour ces envois, je me rends compte que de temps à autre j’ai découvert de vraies pépites (par exemple ici) que je n’aurais jamais pu lire sans leur contribution. Ou alors en tombant dessus par hasard si le titre venait à sortir en format poche. Aussi un vide m’envahit à chaque fois, et qui peut se résumer ainsi : si une poignée d’éditeurs indépendants me font confiance, alors qu’est-ce que je suis en train de rater chaque semaine comme bons moments de littérature ?
Ce qui va arriver sur ce site lors des six prochains mois
Déjà je vais moins poster. Le rythme de deux à trois billets par jour sera un beau jour révolu, et ce sera autant de billets (au mieux) par semaine qui sortiront. Quant aux autres résolutions, une poignée est imaginaire, je vous laisse deviner lesquelles :
Primo, assurer ses arrières. C’est-à-dire faire en sorte qu’il n’y ait qu’un seul tigre littéraire et culturel dans ce vaste monde. Et les moyens plus ou moins licites ne manquent pas, notamment : déposer mon nom et le logo à l’INPI ; hacker tous les comptes FB et Twitter qui font vaguement mention à un félin lisant un livre ; arrêter mon abonnement au curieux magazine « Le Tigre » (avec qui je n’ai rien à voir) ; financer des zoos (particulièrement la cage à félins) en faisant apposer une plaque à mon nom à côté, etc. Toute autre idée est la bienvenue.
Deuxio, une nouvelle rubrique verra le jour. Comme avec le terme « Sutras du Tigre », le nom de cette catégorie sera ésotérique, pour ne pas dire abscons. Ça dépotera gravement dans les chaumières aimant la littérature, je vous le promets. Il s’agira d’une sorte des meilleurs titres, sélectionnés par mes bons soins, en fonction de ce que vous voulez en faire. Une page leur sera même dédiée.
Tertio trimo (hommage aux Inconnus), je ne vois pas pourquoi je vais me cantonner en une adresse qui se termine en .fr. alors que des francophones de tous les pays (ne vous réunissez pas hein) me lisent. Autant que faire se peut Le Tigre va acquérir toutes les extensions de domaine que le web compte. En commençant modestement par un petit .com et .biz, je continuerai par quelques indispensables .zh (la Chine est le plus beau parc à internautes du monde), .eu et .xxx. Puis viendront les .va, .pl, .ru et autres .nu.
Quarter…euh quatrièmement, avec tous mes Sutras et autres somptueuses nouvelles (ici, là ou encore ici), Le Tigre va immanquablement vouloir partir en orbite et lancer sa maison d’édition. Qui s’intitulera, en toute simplicité, « Les Editions du Tigre ». Ou « Le Tigre Publishing », j’ai commandé un sondage à l’IFOP (payé sur les fonds de feu la présidence de Sarkozy, c’est passé inaperçu) pour savoir quel terme irait le mieux. Vous pouvez m’aider à trouver.
Conclusion
Cinq cents billets, c’est la classe. Le Tigre a bûché comme un gueudin et pas une seule fois le soupçon du début de l’ennui. Surtout grâce à certains lecteurs qui ont découvert la case « commentaires » à la fin des articles et ont partagé leurs expériences, ce qui est toujours revigorant.
Rendez-vous pour célébrer le 750ème billet. Mars 2014 en principe.
VO : El jardín de las peculiaridades. Titre original et porteur d’un message humaniste et radical, Le Tigre qui n’en est pas à son premier essai « subversif » reconnaît qu’il y a matière à réflexion dans ce fameux jardin. Texte dense et à la logique sibylline, faut brancher son cerveau sur le gros voltage avant de commencer cet essai.
VO : idem. Un auteur sud-africain qui ne fait rien comme les autres, un scénario délirant où la poésie la plus élaborée (et hilarante) est en collocation avec des scènes presque « hardcores », des illustrations plus que correctes, bref encore une magnifique découverte du Tigre.
Dernier roman du grand écrivain Jean-Patrick Manchette, hélas l’auteur n’a pas vraiment eu le temps de le finir. C’est donc une version incomplète, avec la suite du scénario rapidement écrite par Manchette, qui est publiée ici. On y retrouve toutefois les mêmes travers que Le Tigre reproche à cet auteur qui a souvent les yeux plus gros que le ventre.
VO : idem. Acheté au petit bonheur la chance, et faut avouer que le bonheur ne fut pas vraiment loin. Scénario qui met du temps à décoller, mais environnement et personnages relativement bien développés dans l’ensemble. Original et parfois marrant, ça se laisse lire, souvent
Une saga grandiose et philosophiquement (si si, l’air de rien) poussée, très peu de défauts, des illustrations comme Le Tigre les aime, bref ce fut le coup de foudre. Les aventures d’Albino, de sa terrible enfance jusqu’à la magistrature suprême, sa quête d’un monde nouveau, c’est mignon et terrible à la fois.
Encore un ouvrage de François Szabowski lu, et il faut avouer que l’écrivain sait faire de tout en plus d’avoir de la suite dans les idées. Il y a de tout dans ce recueil de nouvelles, tant du très bon que de courts textes qui m’ont laissé pantois. Dans l’ensemble quelques chapitres auraient mérité d’être étoffés tant leur idée principale est excitante (d’un point de vue littéraire bien sûr).
Court, désarmant au début, pression montant progressivement en puissance jusqu’à une fin qui laisse hagard, Le Tigre a été au final séduit. Jaillet a un certain talent pour faire du Nothomb mais en mieux, que cela se sache. Bref, une sucrerie littéraire amère qui de surcroît laisse un arrière goût de cendres, pour faire classieux.
VF : Nano. Quasiment premier contact avec le sieur Hamiton, lu en anglais car aucune traduction (à l’époque) n’avait pointé le bout de son nez, et c’est le meilleur opus de la série. Pouvoirs psychiques qui augmentent, mais surtout la présence d’une espèce pas vraiment terrienne qui nous vend du rêve.
Sous-titre : un roman à dix étages. VO : Ten Storey Love Song. Roman encensé par le grand Irvine Welsh en personne, on comprend pourquoi vu le style et certains personnages. Richard Milward, voilà peut-être une nouvelle tête dans le monde de l’anticipation sociale : acide, drôle, narration et format qui sortent des clous, bref ça a plu au Tigre.