VO : idem (ça rend tellement bien en Anglais non ?). Non, non, c’est bien un vieux Tom Clancy que je vais présentement résumer. Et un des plus mauvais, tant qu’à faire bonne figure. Car il ne se passe pas grand chose et l’intrigue est aussi crédible qu’une poule avec la dentition d’un requin. Quant au style, curieusement ça aurait pu être bien pire.
Il était une fois…
Cet alcoolo fini de Boris Eltsine vient de s’écrouler sur la moquette de son appartement, le cœur éteint. La transition ne ressemble à rien puisqu’un triumvirat incroyablement bancale se met en place : un communiste, un nationaliste et un réformiste. Et là tout part en sucette : des silos à grains sont détruits ; ça se tire de partout dans les pattes ; les Américains sont victimes d’un terrible attentat au beau milieu de NYC, etc. C’est pourquoi on fait rapidement appel au très fringuant Roger Gordian, ancien du Vietnam devenu chef d’une entreprise high-tech. Notre héros se met en selle et parcourra le monde pour le sauver [interdiction de ricaner].
Critique de Power games : Politika
Voilà l’erreur de jeunesse de jeunesse, l’achat impulsif dans une librairie d’aéroport (oxymoron) avant un long voyage à l’étranger. Tigre ne fut pas toujours la tête chercheuse de bons plans littéraires qu’il est aujourd’hui.
Le plus dur à admettre, c’est qu’à l’époque où j’ai lu ce truc (je n’étais même pas majeur), j’avais trouvé que c’était un « bon petit roman » pour celui qui aime le genre Clancy. Sauf que le père Tom a fait tellement mieux dans sa bibliographie (L’Ours et le Dragon par exemple) qu’il appert que la série des « Power-games » (il y en a six autres qui attendent en embuscade) est la plus mauvaise.
L’histoire fait doucement sourire au XXIème siècle, disons que le scénario kolossale katastofe fait assurément folko. Les qualités narratives sont quasiment inexistantes, sans compter le héros qui aurait pu être le frangin de superman si Clancy ne faisait que du techno-thriller. Toutefois, pour terminer sur une note positive, il faut reconnaître à l’auteur américain (disparu fin 2013) une certaine prescience sur des attentats à New-York (avec le Russe comme méchant certes) et les problèmes politiques larvés au Kremlin.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La catastrophe internationale. C’est un peu la popote par défaut de l’écrivain américain, la crise de grande ampleur qu’une poignée de mecs très correctement burnés va résoudre grâce à la technologie US. Et sur ce coup là Tommy semble avoir un peu forcé sur les ingrédients. Je ne me souviens pas de tout, cependant le bordel ambiant en Russie m’avait semblé exagéré, avec toute la populace à deux doigts de crever de faim à cause de silos à grains détruits.
La lutte politique. Dans cette « œuvre », différentes factions russes se tirent le mou en vue d’acquérir le pouvoir. D’ailleurs Clancy fait une réclame pour le jeu en ligne Politika.power-plays qu’il a imaginé dans le cadre de son roman. Le but est de prendre le contrôle de la fédération de Russie avec une des sept factions suivantes : communistes, réformistes, l’Église, la mafia, le KGB, l’armée, les nationaliste. Pas idiot comme paradigme politique russe, avec le gus qui a succédé à Eltsine on pourrait dire que les nationalistes et le KGB l’ont remporté. Et la mafia, partiellement.
…à rapprocher de :
– Quitte à taper dans le thriller géopolitique, j’ai préféré Le complot des Matarèse, de Ludlum. Voire, dans la catégorie « attentat islamiste », L’Afghan de Forsyth.
– Tigre connaît surtout Clancy pour avoir passé de glorieuses heures de célibat devant son ordinateur à marteler le clavier en jouant à la série des Splinter Cell. Qu’il en soit remercié.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce vieux roman en ligne ici.
VO : The last of the masters (la nouvelle phare). Onze textes de qualités diverses écrits au début des années 50, toutefois quelques superbes histoires se cachent dans cette œuvre. Style qui reste plus que correct considérant la date de première publication, il y a largement de quoi être transporté par les univers troublants de Philip K. Dick.
VO : The World Inside. Un classique du genre qui n’a pas encore définitivement mal vieilli, pour moins de 250 pages il serait criminel de se passer de ce roman mi-SF mi-anticipation sociale. Les Monades, ce sont ces imposantes tours où est parquée la population contrainte de vivre une liberté sexuelle absolue, et ce pour soutenir la croissance mondiale.
VO : Ender’s Game. Le Cycle d’Ender, tome 1. Un passage obligé, même si on n’est pas forcément porté sur la SF. Car l’histoire du jeune Andrew qui se retrouve au milieu de quelque chose qui le dépasse est rapidement addictive. Stratégie militaire, manipulations pour créer une race de super-généraux, c’est clair et plus qu’abordable.
Attention petit bijou littéraire ! Nicolas Jaillet a du talent, et le lecteur sortira sonné après à peine 300 pages de violence inouïe dans un environnement quasiment onirique. L’excès sous toutes ses formes, avec la vie d’un être qui d’enfant martyrisé acquiert le statut d’un beau salopard, et tout cela sous une écriture svelte plutôt surprenante.
Dégoter un titre à cette illustration n’a pas été aisé, et Le Tigre n’est pas peu fier de sa trouvaille. Car Bodyguard, c’est tout à fait le genre de film dont je connais parfaitement la BO mais que jamais je ne supporterais de regarder en entier. Sauf si ma copine le souhaite, évidemment (et si je peux discrètement bloguer en même temps). Vieux film du début des années 90, croyez moi ou non à l’époque Costner (le coûteur, il mérite bien son nom) était un acteur coté avant la catastrophe que fut Waterworld. La référence du titre ne vise alors que la posture du noble félin, protégeant avec sérénité un précieux ouvrage. Apparemment il n’y a pas de danger à l’horizon : ni voleur à l’affût ni emprunteur aux doigts sales qui pourtant est déjà prévenu par un
Sous-titre : La petite fille à la fenêtre. VO : Madogiwa no Totto-chan. Encore un coup de cœur du Tigre qui a dévoré cette courte autobiographie de la tendre enfance d’une Japonaise d’exception. A travers plusieurs souvenirs s’esquisse la présentation d’une éducation scolaire qui vend du rêve, quelque chose de grandiose qui renforce l’âme.
Tigre se livre parfois et vous propose d’entrer dans son univers impitoyable. Voici un court texte, à la première personne, sur des souvenirs presque imaginaires du jeune félin. Pour des raisons que vous comprendrez tout a été modifié, des personnages à l’environnement. Et si ça vous rappelle la politique, vous faites forcément fausse route. Ou vous avez mon imagination.
Dilogie science-fictionnesque de qualité écrite par un auteur français plutôt prolixe, on est dans la valeur sûre. L’histoire d’un jeune homme embarqué dans une histoire mêlant stratégie militaire et géopolitique, mâtinées d’un tableau vivant de la misère d’un tiers-monde moyenâgeux. Happy end un peu décevant, mais on ne va pas chipoter pour si peu.
Sous-titre : au pays de Rosie Maldonne. Légèreté, humour (même si je reste sceptique), voilà quelque chose qui se lit vite sans grosse prise de tête. Mais alors pas du tout, au risque de survoler cette improbable histoire. Rosie, jeune mère sans le sou sur qui les improbables aventures tombent, reste plutôt attachante malgré un style global qui parfois a gavé Le Tigre. Ni grande littérature mais ni catastrophe littéraire.
Le Tigre est résolument moderne, et ne pouvait passer à côté des merveilles technologiques peuplant le fabuleux quotidien du lecteur. Dont la possibilité d’avoir des milliers de titres dans un seul objet. Or cet artefact ne saurait être considéré comme un livre classique, sinon de vilaines déconvenues sont à prévoir. Voici donc 27 exemples pour remettre les pieds sur terre.
VO : Numbered Account. Acheté (une fois de plus) au pif, voici un très correct polar mêlant criminalité financière et roman d’apprentissage. Suspense certes entretenu, toutefois des passages descriptifs certes bienvenus mais un peu longuets de temps à autre. Bienvenue dans le monde interlope des banques suisses.