VO : 純情ロマンチカ. Un jeune élève découvre l’amour (et le sexe) pour un homme plus expérimenté. Du moins c’est le début du manga, je n’ai pas pu dépasser 25% de ce truc. Narration aléatoire extrêmement difficile à suivre, illustrations excessives et désordonnées, il est des ouvrages qui ne produisent aucun écho dans mon esprit – si ce n’est du désespoir.
Il était une fois…
Misaki est un élève très moyen (médiocre même) qui rêve d’intégrer la prestigieuse Université M. Pour faire péter de meilleures notes, le jeune homme parvient à squatter chez un ami de son frère afin de se faire aider. Cet ami, en plus de ne pas être n’importe qui, semble fortement attiré par Misaki. [sinon, y’a une autre histoire intitulée Junjo Egoist. Ne comptez pas sur moi pour vous en parler.]
Critique du premier tome de Junjo Romantica
L’ignoble mais néanmoins curieux lecteur que je suis s’apprête à gazouiller une attestation mille fois déjà dite : c’est la dernière fois que je lis une saloperie finie de ce genre. [je sais que je n’en ferai rien, trop avide de sensations que je suis]. Je n’ai aucune idée de qui est ce fameux Nakamura, et franchement je compte bien vivre dans cette douce ignorance.
Dire que ça commence sur les chapeaux de roue…en ai eu le tournis. Misaki débarque chez Akihiko Usami en vue de recevoir quelques cours de soutien. Usami est un célèbre écrivain de 28 ans (si je me souviens bien) vivant dans un luxueux F7 dans un quartier chicos. Toujours bien fringué, excentrique et sexy en diable, Usami va très vite faire montre de doigté (littéralement) et faire de son élève, lequel visiblement inspire l’écrivain, un partenaire sexuel. Le quatrième de couverture évoque un homme « romantique et passionné », néanmoins je ne suis pas allé jusqu’à ces chapitres.
En effet, en vingt pages, l’opinion tigresque a été définitive : le cerveau de Nakamura ne fonctionne pas comme le mien. La ligne narrative, instable au possible, alterne entre altercations de gamins et dialogues sans queue ni tête à peine entrecoupés de scènes vaguement « hot ». Le tout avec des transitions réduites à la plus simple portion. Je me suis arrêté au moment où le héros gueulait, pour une énième fois, contre ce que lui fait son professeur particulier – du harcèlement sexuel selon lui, alors que techniquement on est plus proche du viol.
Sur les illustrations, au moins le décor et l’environnement sont à peu près travaillés. C’est tout. Parce que les protagonistes, avec leurs visages taillés à la serpe et leurs airs néo-chafouins lorsque pas contents, paraissent aussi vivants et animés qu’un gang de vieillards sous mescaline. Ça part tellement dans tous les sens que, pendant cinq minutes, le félin s’est demandé si ce manga ne devait pas se lire à l’occidentale (de gauche à droite). Bref, impossible de dépasser le tiers de l’œuvre. Pour faire bonne mesure quelques passages furent lus un peu au pif. Aucune amélioration notable.
Attention : le félin n’est aucunement japanophobe, encore moins homophobe. J’aurais balancé les mêmes conneries s’il s’agissait d’une bande dessinée franco-belge de même qualité et mettant en scène un vieil écrivain avec un jeune étudiant prêt à se faire élargir la boite à merde. Le pire dans cette histoire ? C’est qu’on m’a susurré qu’il y a au moins une vingtaine de tomes qui attendent derrière – sans jeu de mots grivois. Nom de Zeus…
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Zut, je dois être attendu au tournant pour trouver des sujets valables dont discourir. Je n’en ai qu’un, désolé :
Comme la plupart des Yaoi que, du haut de mon inénarrable expérience, j’ai eu la chance de lire, nous retrouvons le rapport maître/disciple propre à certaines expériences homosexuelles. Le seme (dominant) l’est à plusieurs points de vue : Usami est intelligent, talentueux, plus âgé, expérimenté. Il est suffisamment en position d’autorité pour que le Code pénal interdise le genre de relations qu’il cherche à avoir avec Misaki. Ce dernier est parfait dans son rôle d’uke, avec le chamboulement émotionnel qui tempête dans son esprit innocent : la surprise, l’incompréhension, la révolte, la colère, etc. J’imagine que ça va tranquillement basculer vers un amour aussi pur et net que l’intérieur de l’appartement du professeur.
…à rapprocher de :
Le félin a d’autres ouvrages de cet acabit, et la qualité est un peu plus au rendez-vous (ça reste globalement pas mon genre) :
– Close to me de Piyoko Chitose, nettement plus axé cul avec des détails en veux-tu en voilà.
– Café gourmand de Noboru Takatsuki, plus fouillé d’un point de vue narratif.
J’arrête temporairement les frais dans ce domaine.
VO : idem. Second opus d’un arc de grande ampleur dans un Gotham détruit et abandonné de tous, il y a de quoi profondément se réjouir. Ouvrage plus orienté sur la description de moments de vie que les grandes manœuvres entre clans, il y a du n’importe quoi, du drôle et de l’épatant. Illustrations vieillottes mais rien de bien méchant, le lecteur aura de quoi se laisser entraîner.
VO : The Forgotten Man. Le célèbre détective va mener une enquête éminemment personnelle susceptible de raviver des souvenirs. Who’s your daddy ? Écriture efficace pour une enquête au rythme satisfaisant (mais dont le dénouement tombe à plat), il y a hélas quelque chose de faux et gavant dans cette narration sans faux pas. Loin d’être le meilleur titre de l’auteur.
Dans l’Amérique (vers l’ouest du pays même) libertaire et enjouée sévissent quelques couples à la libido exacerbée et où la femme occupe une place de premier rang. Roman graphique avec de beaux tableaux sensuels (niveau de hard : moyen) et un texte fourni, voilà de quoi avoir quelques picotements légitimes dans le bas ventre.

VO : idem. Dans un futur idéalisé et plutôt joyeux, un vaisseau d’exploration est sur le point de découvrir le sens de la vie (pas moins). Écriture soignée et histoire extrêmement ambitieuse, hélas il subsiste un sentiment d’incomplétude dans ce roman de (presque) science-fiction qui ne donne pas assez de coups de pied dans la fourmilière de l’espace.
Paul est de retour, voici quelques mois de sa presque tendre adolescence dans une ville qu’il apprend à connaître. Avec son personnage toujours aussi attachant, des saynètes dans l’ensemble très sympathiques et un trait varié qui emplit autant les yeux que l’âme, l’auteur canadien a visiblement gardé les clés de ce qui faisait son succès. Sans plus.


Sous-titre : Récits du Vieux Royaume. Huit histoires se passant dans un univers riche et immersif mâtiné de fantastique, quelques purs joyaux de littérature faisant rêver, sourire ou grincer des dents, voilà un bouquin comme je les aime. A lire et relire sans modération grâce à la belle plume de l’écrivain français dont les mots ont la puissance des coups d’une épée soigneusement affûtée.
Dans une banlieue américaine, une paisible mère au foyer se transforme en un aspirateur à clitoris (et plus). Et ça va très (trop ?) loin. Avec un dessin relativement soigné (hélas sans couleurs) et un texte sans ambages et roublard, Rebecca invite le lecteur à contempler la face cachée de l’Amérique, là où la respectabilité n’est qu’un vague souvenir.

