VO : Kymmenen riivinrautaa. Arto Paasilinna est plutôt bon, hélas sur ce roman légèrement « comique de salon » on peut être légitimement déçu. Un vieil homme va rendre visite à ses maîtresses et l’auteur en profitera pour étayer la philosophie de notre jouisseur. 20 chapitres sur une histoire assez distrayante mais sans plus, c’est loin d’être la meilleure œuvre de l’auteur.
Il était une fois…
Rauno Rämekorpi (mais où va-t-il chercher un tel nom ?) est un riche monsieur qui va sur ces soixante ans. De coutume, pour son anniversaire, tous les invités sont arrivés avec pas mal de cadeaux. Hélas Madame ne supporte pas les émanations des fleurs pollinisées, aussi l’industriel doit jeter toutes ces plantes. Plutôt que de procéder de la sorte, Rauno va parcourir la ville afin d’offrir les fleurs à ses neuf maîtresses, avec ce que vous pouvez imaginez comme péripéties.
Critique des Dix femmes de l’industriel Rauno Rämekorpi
Le Tigre ne s’est pas ennuyé, ce n’est pas ça, mais disons que j’étais loin d’être sur un petit nuage. Dès le début du livre on se doute qu’il n’y aura ni grand retournement ni surprise. Heureusement qu’on ne va pas au-delà de 300 pages et que les chapitres ne sont pas interminables.
Dix femmes, vingt chapitres sur un queutard accompli qui rend visite en une journée à toutes ces femmes en changeant plus ou moins leurs vies. Bien sûr il ne s’en tirera pas comme ça, certaines ourdissant des petits coups mais rien qui ne changera profondément le vieil industriel. D’ailleurs, le titre original signifie « les dix mégères ». De la grande classe.
L’écrivain sauve son œuvre en décrivant longuement la moralité et la philosophie de son héros. Développée, voire justifiée, ces incursions touchantes (le vieux monsieur sait se montrer adorable) voire spirituelles tendent à rendre l’industriel sympathique. Néanmoins, l’humour dévastateur auquel l’écrivain nous avait habitué, Le Tigre le cherche encore.
Pour conclure, c’est un bon petit roman en soi mais décevant de la part d’Arto P. Donc si par erreur vous avez commencé Paasilinna par ce titre, ne vous arrêtez pas à cette première impression et attachez-vous plutôt à ses premiers romans.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
La joie de vivre faite roman. Anniversaire du vieil homme, un peu de fantaisie et humour doux-amer, ce n’est ni une satire (même s’il y a un satyre…) sociale ni un roman comique. Juste la fine description de quelqu’un qui ne se prend pas trop la tête. Et a bien profité de la vie en général. Riche, séduisant, tout ça rend le lecteur optimiste en plus d’être agréablement surpris par la société, entre tolérance et moralité toute nordique.
Le machisme version Paasilinna. On peut reprocher à l’auteur de traiter l’histoire d’un homme qui n’a pas beaucoup respecté les liens sacrés du mariage (euphémisme) et le rendre sympathique. Le Tigre ne s’en offusque point (d’autres auteurs ont fait pire). Cependant, et malgré la prise de distance propre à l’auteur, j’ai eu de temps en temps l’impression de tomber dans une sorte de machisme mâtiné de pseudo paternalisme « light » de bon aloi.
Certaines des maîtresses ont un lien de subordination (par le travail) avec Rauno, et celui-ci est généreux avec elles sans réellement qu’à son niveau ça lui coûte beaucoup. Sans doute puisque le gars a réussi dans sa vie, ça l’autoriserait à se comporter ainsi. Très protestant comme état d’esprit vous en conviendrez.
…à rapprocher de :
– Mieux lire Le lièvre de Vattanen ou Prisonniers du paradis de l’auteur.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman via Amazon ici.
Après Spinoza encule Hegel, le héros est de retour pour occire son ennemi de toujours, Hegel. Dans la même veine que le précédent roman, Le Tigre a remarqué une certaine amélioration dans cet opus : l’auteur a augmenté d’un cran dans le cyberpunk et la violence. Toujours sur fond de menues considérations philosophiques, sans conteste un titre à (re)lire pour le plaisir des yeux.
Livre court et inclassable, rien à dire, Pouy maîtrise son petit sujet et livre quelque chose d’original avec une verve littéraire digne des plus grands théoriciens de seconde zone. Ambiance cyberpunk avec la violence qui sied à ce genre de la littérature, ça explose dans tous les sens. C’est donc moins pour l’intrigue, pauvre, que pour le style que ce roman peut plaire.
VO : Haunted. Ça y est, je prends le courage de résumer cet ovni littéraire qui m’a fait l’effet d’une grande claque. Une vingtaine de personnages, autant de nouvelles auxquelles ils sont attachés, certaines bizarres, d’autres insoutenables, tout ça orchestré par un homme qui va rendre nos héros encore plus dingues que d’habitude. Un chef d’œuvre à ne pas laisser passer.
VO : Pop. 1280. Auteur classique de la littérature « hard boiled », entendez noir et datant vers les années 70, Jim Thompson a quelques belles réussites à son actif. Ici, le lecteur sera immergé dans un bourg où l’homme censé faire régner la loi est d’un laxisme total, jusqu’à ce que son pré-carré soit dangereusement entamé. Efficace, sec et sans concessions, voilà un titre qui se laisse lire.
VO : The Game. Le Tigre a pour règle (du moins jusqu’en 2013) de ne s’attacher qu’à un seul héros de comics, namely Batman. En voguant du côté de chez Catwoman, je reste dans les clous. Et pour une première BD avec cette héroïne, tous les bons ingrédients sont présents : action, rapidité, un peu de drame, méchants impitoyables. Du pur Gotham comme on l’aime.
VO : idem. Deux en un, voilà qui semble bienvenu et pratique. Un Batman en pleine crise de conscience avec une bizarre conversation entre le héros et une part cachée de sa psyché ; une Selena prête à tout pour toucher des millions de dollars, tout ça vend du rêve. Hélas seule la partie de Catwoman vaut réellement le coup, le reste n’étant que discussions stériles.
Ça y est, dernier opus de la saga Block 109 enfin lu. Et quoi de mieux que de terminer sur un polar un peu noir dans un troisième reich réinventé. Le Tigre n’est pas mécontent que ça se termine, ça en devenait presque lassant, surtout avec cette BD où le manque de pages se fait cruellement sentir pour « saisir » tous les protagonistes.
VO : Speed-Speed-Speedfreak – A fast history of amphetamine. Poursuivant la pétillante lancée dans la culture underground de Camion noir, Le Tigre a pris un certain plaisir à lire ce voyage temporel sur une drogue crainte en ce bas monde. Finement documenté, images à l’appui, pédagogique tout en étant caustique, cet ouvrage mérite d’être lu par tous, et ce en raison d’un large tour d’horizon, bien au-delà du speed.
Lu presque par hasard, parce que trouvé dans la bibliothèque d’un de mes amis, Le Tigre a pris une journée pour lire ces trois romans. Les débuts furent exceptionnels, durs et captivants. Hélas à la moitié la compréhension de l’histoire devient de plus en plus difficile, jusqu’à un dénouement certes fort joli mais abscons.
Après la glorieuse révélation du premier tome, Le Tigre ne pensait pas qu’on pouvait poursuivre correctement la série. Pas du tout, ha ha ! Introduction d’une personne fort intéressante, évènements historiques encore plus importants où le héros et la nouvelle protagoniste s’écharpent, bref une suite très correcte. Sans le plaisir de découvrir l’originale idée de Phil Hester.
VO : Absolute Mayhem: Confessions of an Aussie Porn Star. Couverture aguicheuse, actrice dont je n’avais jamais entendu parler (au cas où mère me lit), « confessions intimes » où on promet de tout dévoiler, miam ! Bah pas miam longtemps, sur 300 pages le lecteur survolera en toute légèreté les dizaines qui restent. C’est avant tout une femme intelligente qui raconte sa vie, mais sans le petit plus tant attendu.