Sous-titre : Cela commence par un jeu et finit en dictature. VO : The Wave (Die Welle, c’est le téléfilm originel des années 80, ne confondez pas). Ou comment montrer à une bande de boutonneux en pleine croissance la manière de créer les conditions d’un état totalitaire dans lequel tous sauteront à pied joint. Un roman aisé à lire qui mériterait de devenir un petit classique.
Il était une fois…
Ben Ross, professeur aux States, donne son cours sur la Seconde Guerre mondiale. Et, encore une fois, ses élèves s’étonnent de la facilité avec laquelle une populace peut à ce point suivre aveuglement son leader. C’est alors que Benny a l’idée de mener une petite expérience à l’échelle de sa classe. Il instaure un système progressivement autoritaire axé sur la discipline (de groupe surtout). Et ça marche, non seulement les gosses sont plus attentifs, mais en plus ils kiffent grave se prendre pour l’élite. Tellement d’ailleurs que ça fait flipper le prof qui préfère rapidement mettre un terme à l’expérience….
Critique de La Vague
Avant de lire ce roman, il convient de savoir deux-trois choses dessus. D’une part, La Vague a été écrite (et est tirée) d’après un téléfilm du début des années 80 réalisé par Norman Lear. Or, ce téléfilm s’inspire plus ou moins librement de l’expérience américaine de Ron Jones dans les années 60, rendue publique au milieu des années 70. Avec ce que ça comporte comme difficulté de recouper ce qui est vrai du fantasme.
Bref, tout ça pour vous dire qu’il est facile de s’emmêler les pinceaux et de savoir de quoi on parle vraiment, ce bouquin étant une histoire d’après une histoire d’après une histoire (arf). Sans compter que, comme une buse, Le Tigre a lu ce roman avec les images du film allemand de 2008 (cf. infra). Heureusement, l’idée générale est plus que facile à saisir, et le résultat est cette terrible question : si j’avais été à la place des étudiants embrigadés, qu’aurait été ma réaction ?
Car ce qu’il se passe dans le lycée de Ben Ross est impressionnant : de plus en plus d’élèves assistent à ses cours, et il parvient à rassembler à ses côtés des fans qui rendraient envieuse n’importe quelle secte. Et, lorsque le prof veut arrêter les frais, ce n’est pas aussi simple que cela. En conclusion, ça doit se lire. Mais, à ce prix (et temps passé), autant regarder le film allemand de 2008 de Dennis Gansel, surtout que Todd Strasser a aidé à écrire le scénario. A bon entendeur…
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Trivialement, ce roman présente, par le menu, comment il est possible, de nos jours, de rallier sous un même drapeau un groupe de personnes qui se pensent intellectuellement aguerries. Ben Ross expose ses idées assez benoitement au début, et il augmente tranquillou la cadence d’autoritarisme – et de fascisme. Jusqu’à parvenir à des slogans du style « »le pouvoir par la discipline ! Le pouvoir par la communauté ! Le pouvoir par l’action ! ». Pas très fin au premier abord, mais les objectifs affichés avant d’en arriver là sont plus que louables. Par exemple on commence par porter tous le même uniforme (pour soi-disant éviter toute discrimination), et dans La Vague ça monte vite à la tête.
Énième apport supplémentaire du roman (donc du téléfilm), il y a une petite histoire d’amour, forcément contrariée. En effet, deux protagonistes qui sortent ensemble n’ont pas la même vision de ce qu’il arrive. D’un côté, David est à donf’ et suivrait le prof jusqu’au bout (c’en est triste), épanoui par ce nouvel ordre dans la classe. De l’autre côté, sa copine, Laurie, qui au passage s’occupe du canard du lycée, regarde d’un œil inquiet sur ce qu’il se passe. Jusqu’à lutter frontalement contre la « vague », trop grosse pour qu’une seule personne puisse l’arrêter à la force de ses mots.
…à rapprocher de :
– Au risque de dire une énormité, y’a Nothomb qui aborde ce sujet (de loin, certes) dans Acide sulfurique. Très moyen.
– En matière de film, y’en a partout partout sur ce thème. Notamment sur l’expérience de Stanford, avec L’Expérience, d’Oliver Hirschbiegel.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
Le petit Gaulois à la vive intelligence et son obèse copain sont de retour, et ce n’est pas fameux du tout. La magie des premiers tomes est bien loin, voici comment une idée porteuse peut être allègrement gâchée. Deux jolies Falbala qui roulent du cul dans la nature, quelques speed datings organisées par les mères des héros, et, malgré ça, même pas une petite séance de cul.
Le Tigre ose tout, et c’est à ça qu’on reconnaît un félon..euh félin. Au risque de perdre quelques lecteurs, je vais aborder un sujet délicat – autant que la viande de chat. Déjà, pourquoi est-il possible de manger un tel met ? Tout est question d’acceptation et de curiosité. Ensuite, quel goût a cette viande ? Bœuf, veau, lapin, chien, poulet ? Cela dépend de la qualité du produit. A table les amis.
Sous-titre : et autres histoires courtes. Voici une petite dizaine de souvenirs, plus ou moins intéressants, de Michel Rabagliati avec son alter-ego, Paul. Il y a de tout, néanmoins ça n’atteint pas le niveau d’émotion d’autres de ses titres. De Début poussif, rattrapage progressif pour un final mignon comme tout.
« Salut Tikkeri, ça biche ? Toi qui sais bien mieux lire que chanter, ça te dirait de redorer le blason de la noble Scandinavie ? Faut juste que tu balances les noms de quelques auteurs du cru particulièrement connus pour leurs romans policiers, ça ira ? A plus. Signé : ABBA. PS : arrête de harceler nos chanteuses, espèce de vieux pervers ».
Le chien le plus bête de l’Ouest dans sa toute première aventure, et faut dire que ce n’est pas complètement nul. Rantanplan devenant le fétiche de ces messieurs en pleine guerre, ça a de la gueule. Certes, ça part dans tous les sens, mais en moins de 50 pages la densité de la BD est appréciable – même si ça a bien vieilli à mon avis.
Roman largement inspiré de l’histoire d’Edmund Kemper (mieux vaut lire le titre sans savoir ce qu’il a fait), tueur en série aux imposantes proportions, Marc Dugain a tenté d’aborder l’Amérique en pleine guerre du Viêt Nam via l’implacable regard d’un homme d’exception. Pas mal, mais sans plus – le tout manquant sérieusement de peps. Dommage.
VO : Batman : Haunted Night, puis Catwoman : When in Rome, et encore une partie de Batman : Dark Victory – ouf. Joli pavé du milieu des années 90, avec quelques histoires fondatrices d’un nouveau Batman adapté au monde contemporain, voici de quoi bien compléter l’univers de Bruce Wayne en retrouvant quelques super vilains redondants. San parler de Catwoman, un des meilleurs.
Amélie-mélo a cru pousser le bouchon littéraire un peu loin, toutefois le résultat est loin d’être fameux. Une émission de télé-réalité aussi abjecte qu’immorale, des téléspectateurs qui sont plus cons que possibles, bref ce roman m’a paru aussi crédible qu’une partouze au Vatican. Aussitôt lu, aussitôt oublié. Encore une production dite alimentaire ?
VO : Mannen som log. Lu il y a quelque temps, et le souvenir que j’en garde est plus que périssable. Je crois même avoir été incapable de terminer cette interminable enquête (au sujet d’u double meurtre et d’un homme trop parfait) d’une déconcertante platitude. Ce n’est pas nul certes, hélas ma patience n’était pas au beau fixe lors de la lecture.
VO : idem. Sous-titre : biographie d’une rue du Bronx. Plus d’un siècle de développement d’une petite avenue, entre essai et roman graphique. Will Eisner a abattu un travail fascinant et presque addictif grâce à la fluidité du récit. Évolution, gentrification, criminalité exacerbée (dealeurs comme cols blancs), politique locale, on en redemande.
Enfin un billet à peu près sérieux et utile sur l’inénarrable blog tigresque. Rien de plus désagréable que de voir son petit ouvrage chéri trempé jusqu’à l’os. Déjà ce n’est pas pratique, mais en plus ce petit con a perdu plus de la moitié de sa valeur. Voici quelques modestes réflexes à avoir avant que votre nouvelle serpillère ne ressemble au flasque postérieur d’un acteur (dont je tairai le nom) sur le déclin.