VO : The Ice Limit. Preston et son pote Child sont les spécialistes du roman « horreur-tech », ici ce serait plutôt un tech-thriller. Et quelle réussite ! A la recherche d’une météorite au fin fond de la terre de feu. Réaliste, captivant, avec une écriture sèche au service de l’action, un excellent roman pour les aficionados du genre.
Il était une fois…
Une mystérieuse météorite jadis tombée sur terre fait des envieux. Notamment Palmer Lloyd, riche Américain décidé à prendre la chose et l’exhiber comme pièce maîtresse de la collection de son prochain musée. Seulement le gros truc est vraiment énorme et coincé au fin fond de l’antarctique. Le décoincer de la glace et le transporter par bateau semble impossible. C’est pourquoi que notre riche homme fera appel à Enil Glinn, ingénieure à la tête d’une société spécialisée dans les problèmes en apparence insolubles.
Critique d’Ice Limit
Un titre séduisant, et très différend de ce que Preston & Child ont l’habitude de faire. Quelques prouesses technologiques, du fantastique, et un soupçon de tensions géopolitiques. Mélangez le tout et on obtient un thriller d’aventure (si si) qui tient robustement sur ses pattes.
L’intrigue est la suivante : un opulent Américain veut récupérer un objet, quelque chose en l’antarctique (pas loin de la frontière chilienne hélas) mais cela représente une mission très délicate à effectuer. Il fait donc appel à un homme dont l’entreprise peut venir à bout de tous les problèmes. A la recherche d’un gros objet mystérieux, l’ingénieur de talent va braver le feu et la glace.
Trois gros avantages. Un : la technique de récupération du météorite qui m’a laissé un souvenir de réalisme et de rare intelligence (même le non initié appréciera). Deux : la chasse par un navire de guerre chilien et son commandant à moitié fou qui est grandiose en plus de stressante. Trois : le mystère qui grandit autour de la météorite (cf. infra). Quant à la fin du roman, celle-ci laisse profondément rêveur.
500 pages, et pourtant cela passe si vite ! On dirait le scénario d’un film tellement les images deviennent vivantes dans l’esprit du lecteur. Ai adoré, et si Le Tigre ne lâche pas la meilleure note, c’est que les auteurs ont mieux dans leurs bibliographies.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
Le gros œuvre, pour une mission d’exception. A l’instar d’un cabinet d’avocats ultra-spécialisé qui pour un gros client met en place une solution juridique complexe et collant à ses besoins, ce que notre héros Glinn va imaginer est simple et efficace. Déjà, la rencontre entre le magnat et l’ingénieur fera des étincelles (deux esprits forts, rendez-vous compte), et les travaux seront autant d’ordre technique que managérial. Bien sûr rien ne tournera comme sur des roulettes, extraire la très grosse pépite sera d’autant plus dur que celle-ci ne se laissera pas faire.
Le mystère de la météorite. Le Tigre prévient, ce thème sera un SPOILER grandissant. Arrêtez-vous donc avant qu’il ne soit trop tard. Arrivé sur place, il appert vite que n’importe qui touche à l’objet part en fumée. Rien de moins. Quelques morts déjà. Électrifié à outrance, résidu de l’espace ou mode de protection ? En fait l’objet réagit à l’eau, toujours présente sur les doigts des protagonistes. [Vrai SPOIL] Dans les dernières pages, le bateau de nos héros est sévèrement endommagé. Ils décident (non sans pleurs) de larguer le météorite dans l’océan pour survivre. Et là énorme bruit quand la chose atteint l’eau : Glinn dit que celle-ci va éclore. Et oui, ce serait une entité vivante ! Imaginez la suite digne d’un très joli film catastrophe ! [Fin SPOIL]
…à rapprocher de :
– Commencez donc par La Chambre des curiosités, de ces auteurs, ça vaut le coup d’œil. Sinon, la fin de l’ouvrage objet du présent billet me rappelle celle de T-Rex, écrit par Douglas Preston seul – pas mal du tout.
– Autre one shot des deux auteurs : Cauchemar génétique, qui a très mal vieilli.
– Ce Child n’est pas à confondre avec Lee Child, Anglais de son état (personne n’est parfait), et qui fait du boulot correct, par exemple Elle savait.
Enfin, si votre librairie est fermée, vous pouvez trouver ce roman en ligne ici.
La Corée du Nord comme Le Tigre ne l’a jamais vue, grand merci à Guy Delisle. BD courte mais dense, paraissant complète, alliant humour et réflexions socio-politiques point du tout pataudes. De la visite d’une école parfaite à la délicate supervision des collègues de travail, en passant par les diners dans le même restaurant, 150 pages qui se dévorent.
VO : The Man Who Mistook His Wife for a Hat. Conseillé par un ami psy, Le Tigre a adoré découvrir ces anecdotes médicales sur le territoire, encore méconnu, du cerveau humain. Anecdotes terrifiantes car réelles. Le profane comme le neuropsychologue (et psychiatre) trouvera son compte.
VO : Batman & Robin puis Final Crisis. Premier tome de Morrison décevant, deuxième superbe, hélas celui-ci est une jolie catastrophe. Histoire incompréhensible avec une foultitude de super vilains et héros, dessin correct mais sans plus, Le Tigre n’est pas content du tout. Vivement que Bruce Wayne daigne revenir.
Joe R. Lansdale se bonifie avec le temps. Cet énième épisode avec nos deux héros Hap et Leonard le prouve : humour, poursuites haletantes, fusillades et bagarres en tout genre, histoire qui se complexifie au fil des lignes, un vrai roman noir contemporain qui se lit vite et bien.
Ce site a environ quatre mois, et déjà 200 articles. Le Tigre s’est bien régalé, et va tenter de retranscrire les petits plaisirs rencontrés au cours de ces derniers mois. D’abord une rapide introduction avec quelques chiffres clés, ensuite le meilleur : quels peuvent être les termes de recherches qui amènent au glorieux site ? Y’a du lourd.
Question cruciale, à la base même de la gestion des loisirs de l’Homme du 21ème siècle. Un livre, aussi bon soit-il, mérite-t-il d’être impunément twicé ? Et ce au mépris de ses petits congénères ? Le sujet est sensible, et ne saurait être traité à la légère. Justement, Le Tigre s’apprête à le faire.
Premier polar de G. Dantec, une grande découverte qui m’a permis de lire d’autre œuvres plus polémiques de cet auteur si original. Road movie européen avec un jeune roublard et une petite fille traquée par des tueurs, violence et poursuites au menu. Long mais sans réels temps morts.
VO : The Night’s Dawn Trilogy. Attention, énorme saga (près de 6.000 pages, un record il me semble) qui envoie du très lourd. Monde futuriste crédible, menace progressive qui s’annonce quasiment incontrôlable, nombreux protagonistes assez bien léchés, Peter F.H. ne se fout pas de notre gueule.
Romain Slocombe parle du Japon, certes sous un angle inattendu (la photographie bondage fétichiste), mais le lecteur porté sur la culture asiatique trouvera son compte. Sur cette tétralogie longue et exigeante, le sexe se mêle à la mort comme l’humour à l’horreur. Quelques longueurs et digressions difficiles, néanmoins globalement positif.
Incorrigible Woodbrooke. Printemps 1995, il réitère un voyage au Japon (pour un reportage sur une clinique d’animaux), accompagné d’un journaliste érotomane. Séances de sexe effrénées, mais surtout retour des Yakuza avec en plus la secte Aum, responsable d’un terrible attentat dans le métro de Tokyo.
C’est plus fort que lui : notre photographe fétichiste débarque (encore) à Tokyo fin octobre pour rencontrer un réalisateur de vidéos pornos mettant en scène des lycéennes. Parallèlement, à Shinjuku, de mystérieux crânes révolvérisés sont exhumés, ce qui ne semble pas être au goût de certains individus d’extrême-droite. Quel tragique passé se cache derrière cette macabre découverte ?
Nullement échaudé par ses précédentes aventures, Gilbert revient (une dernière fois on l’espère) au Japon pour essayer de vendre une peinture à un riche industriel local. Bien sûr tout va partir en quenouille, avec en toile de fond le comportement de l’occupant en Chine lors des hostilités qui ont démarré en 1937.
Ben Bova est un scientifique, et ça se voit. Mars, roman de hard SF (entendez : réaliste et prenant en compte tous les paramètres) est certes une passionnante aventure humaine sur une planète qui fait l’objet de fantasmes, mais un peu lisse. Suspense bien dosé, mais rien de révolutionnaire.
VO : idem. Après un premier opus fort décevant, Le Tigre s’accroche et voit enfin ses efforts récompensés. En effet, je me suis régalé de cet ouvrage, autant pour le dessin (sombre) que le scénario hallucinant (la santé de Batman étant en péril). Grant a bien réinventé le héros, du moins une partie de son passé.