Opus d’une belle série publiée au milieu des années 80, écrite et illustrée par Pierre Dupuis, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié.
Il était une fois…
Afrika Korps se propose de retracer l’histoire militaire de l’armée allemande en Libye (et à côté), de la bataille de Tobrouk à El-Alamein (tournant du conflit en Afrique du nord), en passant par les escarmouches à Malte. Du début de l’année 1941 au printemps 43, c’est une division qui apparaissait comme invincible, commandée par un chef d’exception, dont nous suivrons les pérégrinations.
Critique de La Seconde Guerre mondiale : Afrika Korps
Hé hé. Tigre a retrouvé tout un vieux tas de bandes dessinées cachées sous son antique collection de Charlie Mensuel, dont une demi-douzaine de titres de Pierre Dupuis, qui avait notamment versé dans l’érotisme. De cul il n’est point question ici, mais de guerre. Et la plus connue du XXème siècle.
Dupuis a voulu mêler de grands tableaux stratégiques (les schémas tactiques ou cartes de campagne sont souvent bienvenus) avec de fréquents zooms sur la vie des soldats. Hélas, mille fois hélas, les affrontements en Libye sont très complexes et la trame chronologique de cette campagne militaire m’a souvent ennuyé. Les allers-retours du général Rommel dans cette partie du continent sont loin d’être compréhensibles (à mon niveau), et un récapitulatif général aurait été de mise.
Quant aux illustrations, la ligne claire franco-belge est au garde à vous : difficile de ne pas reconnaître les protagonistes bien connus (Rommel ou les généraux anglais, que des portraits réussis) ou songer à Kursk – Tourmente d’acier de Dimitri face aux combats de chars. Hélas, il n’y a pas réellement de « story-telling » d’une case à l’autre (les transitions sont rarissimes), et Le Tigre a eu plus d’une fois l’impression que seul le texte était le ciment de la logique narrative. Du coup, ces 48 pages ne paraissent pas si courtes, pas une seule case n’est accompagnée de son petit texte.
En guise de conclusion, faut avouer que cette saga n’a pas trop mal vieilli. Du vieux daron porté sur l’Histoire au cancre de collégien qui veut apprendre sans se fouler, tous peuvent trouver leur compte dans cet épisode relativement peu connu de la Seconde Guerre mondiale.
Thèmes abordés (du moins selon Le Tigre)
On apprend énormément sur le Rommel, génie militaire qui, aux dires de l’auteur, s’est retrouvé du mauvais côté. Car ce général était un franc-tireur de première et n’écoutait rarement les conseils venant de Berlin. Il n’en faisait qu’à sa tête, et non sans un certain succès. Toutefois, face à l’opération Barbarossa en URSS, la priorité n’était pas au continent noir pour Hitler, bien que sillonner cette partie du globe en passant par le sud de la Turquie jusqu’aux champs pétrolifères du Caucase aurait pu constituer un indéniable atout pour les Nazis.
L’audace du renard du désert a fait flipper plus d’un gradé allié et il fallait même désacraliser le personnage face aux troupes anglaises qui voyaient en lui un démon. Cependant Erwin reste un être humain avec ses maladies : si le temps chaud l’a éloigné de l’arthrite, il est tombé à plusieurs reprises gravement malade (au point de ne pouvoir se lever) et a dû être rapatrié à deux reprises à Berlin.
Sinon, et mes amis « italophiles » me pardonneront, j’ai trouvé que les prouesses de l’Empire Romain étaient bien loin. D’emblée, le haut commandement Italien rechigne à bombarder une ville tenue par les Anglais parce qu’ils y ont fait construire de somptueuses villas… Ensuite, les militaires allemands (Rommel le premier) tiennent en piètre estimes leurs homologues du Sud, impression confirmée par les nombreuses fois où la Wehrmacht doit leur venir en aide en Afrique (et Tigre ne parle ni des Balkans ni de la Grèce). Leur armement est certes bien en-deçà des critères requis pour mener une guerre mondiale, mais on sent qu’en plus les Italiens ne veulent pas de ce conflit.
…à rapprocher de :
– De Dupuis, il y a une douzaine de BD sur la Seconde Guerre mondiale (hélas Tigre en a que six en sa possession). Les voici dans l’ordre : Blitzkrieg, Dunkerque, La Bataille d’Angleterre, La Résistance, Moscou, Stalingrad, Vers la victoire, Afrika Korps, Banzaï!, Forteresses volantes, U Boote et enfin Overlord.
– Sinon, pour un gros pavé complet et édifiant, le très sachant Antony Beevor et sa Seconde Guerre mondiale forcent le respect.
Un classique de ce que la littérature sous contrainte peut faire de décoiffant, un recueil de textes autant homogènes sur le scénario qu’hétérogènes sur le style, un écrivain qui a su montrer à quel point s’amuser (pour ne pas dire déconner) avec la langue peut être somptueux, bref un objet d’art que tout lecteur devrait avoir tenu dans ses mains une fois dans sa vie.
Opus d’une belle série publiée au milieu des années 80, écrite et illustrée par Pierre Dupuis, voici de quoi donner envie à tout lycéen de réviser la Seconde Guerre mondiale. Dessin correct avec des couleurs pas si fadasses, on sent que l’auteur s’est longuement renseigné avant d’attaquer son sujet. Tigre, grand lecteur de Clausewitz, a apprécié.
Acheté presque par hasard, et je l’ai (non sans surprise) rapidement dévoré. Une touche de poésie, un peu de musique, quelques litrons de sang, des protagonistes bizarres et quelques péripéties tenant en haleine avant un dénouement réjouissant quoique abrupt. Indéniablement, un auteur à conseiller en général.
VO : D.C. Noir. Une belle poignée de textes, du noir pur jus et de la tristesse, des descriptions offrant une immersion totale dans une ville méconnue (du Tigre en tout cas), une certaine homogénéité de style (le cahier des charges devait être stricte), bref une capitale dépouillée de ses ors et scannée sous le noble angle du polar. On en redemande.
VO : To Drown the World. Suite du tome 1 de Batwoman dans le cadre des DC Comics Renaissance (on reprend les mêmes à zéro), Le Tigre n’aurait pas du pousser le vice jusqu’à le lire. Trop de fantastique, des ennemis incompréhensibles, un dessin qui ne parvient pas à redresser la barre, c’est fort dommage.
Thierry Jonquet est un auteur tout-terrain, et La vie de ma mère ! constitue une brève curiosité littéraire, à mi-chemin entre le texte « coup de poing » à la Mygale et la noire description d’un univers souvent fantasmé. Original, car le narrateur est un jeune de banlieue, avec son style et ses limites de vocabulaire, pris dans le cercle vicieux de la délinquance.
Sous-titre : et autres contes coquins. VO : Quella sera al collegio femminile. Magnus est un auteur italien que Tigre, hélas, ne connaissait point. Car cet auteur, outre la BD 110 pilules qui l’a popularisé, a produit de fantastiques (dans les deux sens du terme) historiettes qui régaleront l’amateur d’érotisme comme le lecteur désireux de ne pas se prendre la tête.
VO : The Throwback. Roman relativement court de Tom Sharpe, maître de la comédie burlesque outre-Manche, Le bâtard récalcitrant n’est néanmoins pas le titre que Tigre mettrait en avant de la part de cet auteur. Absurde et drôle certes, mais mâtiné d’une certaine trivialité qui m’a rebuté plus d’une fois.
« Cher Tigre, nous t’adorons car comme nous ton physique (trop félin) t’a souvent joué des tours. Tu pourrais, s’il te plait, écrire un billet sur les livres qui ne ressemblent pas aux autres et sont pourtant bons ? On serait content comme tout. Igor & Grichka B. PS : on
Mais comment a-t-il fait cela ? D’où est venue cette idée si simple, mais si difficile à mettre en œuvre ? Comment a-t-il travaillé sur un pareil texte ? Autant pour le lecteur qui sait à quoi s’attendre que celui qui ne connaît pas le principe de ce exercice sous contrainte, c’est époustouflant. C’est parce que Perec ne savait pas que c’était impossible qu’il l’a fait…
Tigre en principe sait qu’il va avoir une excellente expérience littéraire avec Thierry, toutefois il arrive que ça ne se passe pas comme prévu. Scénario exagérément complexe, personnages lointains, histoire qui n’éveille en moi aucun écho, c’est fort dommage. Pas un échantillon représentatif du talent de l’écrivain français donc.